Français

Tiers payant généralisé : 54% des Français favorables

La généralisation des « mutuelles d’entreprise » ignorée par 50% des Français

La moitié des Français ne savent pas qu’à compter du 1er janvier 2016, toutes les entreprises devront proposer une « mutuelle » à leurs salariés. Grâce à cette extension introduite par la loi de sécurisation de l’emploi du 14 mai 2013, qui transpose elle-même l’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013, près de 5 millions de personnes supplémentaires vont bénéficier en France d’un contrat collectif en complémentaire santé dont une partie sera prise en charge par leur employeur. Si la mesure est importante, 50% des Français n’en ont pas entendu parler, selon une étude réalisée par l’Ifop auprès de plus de 2.000 personnes âgées de 18 ans et plus pour le compte du cabinet Deloitte et présentée le 4 mars 2014.

Une fois expliquée, 78% des sondés jugent qu’il s’agit d’une bonne disposition. Toutefois, 22% y sont opposés, dont 6% de « très défavorables ». « Certains ont peur que les niveaux de remboursement soient trop standardisés », estime Jean-François Poletti, associé conseil Santé chez Deloitte. D’ailleurs, 53% des sondés envisagent de souscrire une « surcomplémentaire » notamment pour prendre en charge les frais dentaires et d’optique. Parmi eux, 25% seraient prêts à débourser entre 15 et 24 euros par mois en plus de leur « mutuelle » d’entreprise. « C’est-à-dire l’équivalent d’un abonnement Internet », illustre Jean-François Poletti.

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A choisir, plus d’un Français sur sept préfèrent les vacances à la santé

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S’ils n’avaient pas le choix, 15% des personnes interrogées partiraient quand même en vacances au lieu de se soigner, d’après un récent sondage. Un phénomène qui commence à inquiéter les complémentaires santé.

 Une part non négligeable de Français serait prêt à renoncer à se soigner plutôt que de tailler dans d’autres dépenses. Preuve de la baisse du pouvoir d’achat sous fond de récession : 43% d’entre eux déclarent, à choisir, préférer contracter un crédit plutôt que d’engager des dépenses de santé, selon un sondage réalisé auprès de 1 039 personnes par OpinionWay pour le compte de la Macif. 35% des individus interrogés seraient également capables de renoncer à des soins afin de ne pas réduire leur budget alimentaire.
Mais l’argument économique n’explique pas tout : 18% des répondants sacrifieraient leur santé pour… partir en vacances ! Dans le même genre, 15% ne voudraient pas baisser leurs dépenses de loisir au détriment des soins et 11% feraient de même pour le « high-tech » (téléphonie, informatique…) ou les vêtements. « La santé est en train de devenir un bien de consommation comme un autre », analyse Bruno Jeanbart, directeur général adjoint chez OpinionWay.

Risque de « démutualisation »

D’ailleurs, de plus en plus de Français s’interrogent sur l’intérêt ou non de souscrire à une « mutuelle ». « C’est particulièrement vrai des jeunes confrontés plus que jamais à la précarité et à des moyens financiers limités, qui peuvent se demander pourquoi cotiser alors qu’ils sont en pleine santé », constate Catherine Touvray, directrice générale de Macif Mutualité. Avec 800 euros de cotisation en moyenne par an, une assurance santé représente, il est vrai, un budget conséquent.
Certes, avec plus de 84% de Français disposant d’une complémentaire, on est loin de la « démutualisation » tant crainte par les pouvoirs publics. Il n’empêche, les niveaux de remboursement de la Sécurité sociale ne cessant de baisser sous l’effet des différentes politiques de maîtrise des dépenses de santé, la part prise en charge par les assurances santé va grandissant. « Sans complémentaire santé, on renonce plus facilement aux soins et on finit par… tomber malade », prévient Emmanuelle Fantino, vice-présidente de Macif Mutualité.
Pour éviter à tout prix ce phénomène d’abandon et mieux s’adapter aux besoins et aux contraintes financières de chacun, la mutuelle d’assurance vient d’élargir sa gamme santé des deux côté du spectre. L’adhérent a le choix entre non plus quatre, mais entre onze formules allant de l’entrée de gamme proposant le strict minimum (consultations médicales, pharmacie, laboratoires d’analyse, soins dentaires et hospitalisation) jusqu’au haut de gamme proposant de nombreux forfaits (ostéopathie, chambre particulière à l’hôpital, orthodontie, prothèse auditive, cure thermale…). A voir si cet élargissement arrivera à convaincre les plus rétifs à la couverture santé.

 

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