Dépendance

Mutuelles de la fonction publique : la MFP ne lâche pas le dossier dépendance

Alors que débute la seconde vague de référencements en santé/prévoyance dans les ministères de la fonction publique d’Etat, la Mutualité Fonction Publique (MFP) remet sur le tapis le dossier de la dépendance. Quitte à interpeller, non seulement la ministre Annick Girardin, mais également le Premier ministre Manuel Valls…  Lire l’article
L’Argus de l’Assurance – Acteurs

Dépendance : comment s’assurer contre la perte d’autonomie

Pour parer au risque de perte d’autonomie, des contrats d’assurance dépendance peuvent être souscrits par n’importe quel particulier. Garanties offertes, coût, évaluation de la dépendance… Toutsurmesfinances.com vous explique tout.

Pour se prémunir de la perte d'autonomie, tout particulier peut souscrire une assurance dépendance

 

 

Fin 2014, 7,3 millions d’assurés étaient couverts contre le risque de dépendance, selon les chiffres de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) dévoilés le 24 juin 2015. Si les Français commencent timidement à s’assurer contre la perte d’autonomie, les entreprises s’y mettent également. Tour d’horizon de ces assurances pour mieux comprendre les garanties offertes et dans quelles conditions.

Quand devient-on dépendant ?

Une personne est considérée comme dépendante lorsqu’elle ne parvient plus à réaliser certains actes de la vie quotidienne seule, comme manger, se laver, se déplacer ou encore s’habiller. Pour constater la dépendance, la majorité des assureurs se basent sur une grille propre et sur les mêmes critères (grille AGGIR) que ceux de l’aide personnalisée d’autonomie (APA) versée par les conseils départementaux.

Qui peut souscrire ?

N’importe quel particulier. Toutefois, les assureurs refusent généralement de couvrir les personnes âgées de 75 ans et plus. Un particulier peut souscrire un contrat individuel tandis que l’entreprise peut assurer son salarié avec un contrat collectif obligatoire.

A noter : L’assurance dépendance est cumulable avec l’APA.

 

Contrats individuels

Contrat de prévoyance

La dépendance constitue la garantie principale de ces contrats. « Si l’assuré devient dépendant, il perçoit la prestation prévue, soit sous forme de rente mensuelle, soit sous forme de capital », indique la FFSA. Si la perte d’autonomie ne survient pas jusqu’au décès, aucune prestation ne sera versée.

A noter : quel que soit le contrat (collectif ou individuel), ce n’est pas de l’épargne. L’assureur ne débloquera les sommes qu’en cas de perte d’autonomie. Les ayants droits ne peuvent pas récupérer les cotisations versées.

 

Assurance vie avec option dépendance

Il existe également une option dépendance dans les contrats d’assurance vie dont la garantie principale est l’épargne retraite ou le décès. Dans le premier cas, la rente sera immédiatement versée. Dans le second, un pourcentage du capital sera transformé en rente pour subvenir aux dépenses de dépendance du souscripteur. Ce pourcentage varie selon les contrats.

Quelles sont les garanties ?

Une assurance dépendance couvre soit la perte d’autonomie totale, soit la dépendance totale et partielle. En fonction du niveau de dépendance constaté (totale, lourde ou partielle), les garanties diffèrent. Ainsi, si l’assureur reconnaît la perte totale ou lourde d’autonomie, le souscripteur profitera d’une rente à hauteur de 100% du montant inscrit dans le contrat. « La dépendance est généralement définie comme l’impossibilité d’accomplir sans aide extérieure au moins trois des quatre actes ordinaires de la vie quotidienne : s’alimenter, se laver, se déplacer, s’habiller », précise la FFSA.

Selon l’assureur, les critères de la perte d’autonomie partielle varient. Cela peut être le fait d’avoir besoin d’aide plusieurs fois par jour pour son autonomie corporelle (préparation de repas, toilette…). Le montant de la rente attribuée correspond à un pourcentage de celle prévue en cas de dépendance totale, généralement à hauteur de 50%. « Certains contrats prévoient […] le versement d’un capital « équipement » ou « premiers frais » », souligne la FFSA.

Les points à vérifier avant de souscrire

Attention aux délais de carence et à la franchise. En effet, à compter de la souscription, une période d’un à trois ans est établie par les assureurs durant laquelle aucune prestation n’est attribuée. Si la dépendance survient à ce moment précis, le contrat sera clôturé et les cotisations remboursées. Ce délai ne court pas si la perte d’autonomie est liée à un accident. Un délai de franchise de 90 jours peut être appliqué à compter de l’entrée en dépendance durant lequel aucune rente ne sera versée. Soyez également vigilant sur les conditions d’attribution de la rente, sur son montant au vu des cotisations et sur les exclusions, comme le remboursement des cotisations en cas de clôture.

Contrats collectifs

Souscrite par l’entreprise, l’assurance obligatoire prend la forme d’un compte « points dépendance » ou d’une rente viagère. La couverture est la même pour l’ensemble des salariés, ce qui signifie que l’état de santé et l’âge ne sont pas pris en compte. Avant de souscrire un contrat individuel, renseignez-vous auprès de votre employeur pour savoir si vous n’êtes pas déjà couvert.

A noter : Aucune prestation ne sera versée si la perte d’autonomie intervient à la retraite.

 

Combien ça coûte

L’âge de l’assuré au moment de la souscription est déterminant. Plus le contrat est ouvert tôt, plus les cotisations seront moindres. Il est possible de souscrire un contrat dès l’âge de 40 ans. Comme toute assurance, l’état de santé sera également pris en compte. Selon les chiffres 2014 de la FFSA, la cotisation annuelle s’élevait à 407 euros en moyenne pour les contrats individuels et à 64 euros pour les collectifs.

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Dépendance : MACSF intègre une aide aux aidants dans sa complémentaire santé

La Mutuelle d’assurance du corps de santé français (MACSF) a décidé d’aborder le sujet de la dépendance sous un angle décalé. Elle a choisi de s’intéresser non pas à la perte éventuelle d’autonomie de ses assurés, mais à l’aide qu’ils apportent à leurs parents dépendants. La MACSF intègre en effet, depuis le 1er janvier 2014, dans ses contrats de complémentaire santé un service d’aide aux aidants, a-t-on appris à l’occasion de la conférence de presse annuelle de la mutuelle organisée le 9 janvier 2014 à Paris. Selon elle, 6% des 163.000 bénéficiaires (souscripteurs et conjoints de souscripteurs) de son assurance santé aident un parent dépendant.

 Pour les épauler, la MACSF leur propose, en partenariat avec Mondial Assistance, un service d’assistance comprenant l’accès à des informations pratiques (conditions d’hébergement dans les établissements spécialisés, aides financières publiques…), la réalisation d’un « bilan de vie » ou encore la mise en place d’un plan d’action personnalisé (dont le soutien psychologique). La mutuelle d’assurance, qui revendique la place de leader chez les professionnels de la santé, assure être le premier assureur à proposer un tel bouquet de services.

Elle souligne, en outre, que cette prestation est intégrée gratuitement dans ses complémentaires santé. En revanche, seul le premier niveau de service est offert. « Par exemple, la première visite d’un ergothérapeute pour l’adaptation du logement à la perte d’autonomie est prise en charge, pas les suivantes », illustre Marcel Kahn, le directeur général de la MACSF.

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Tout sur l'assurance

« On va avoir du mal à se passer de l’assurance dépendance »

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INTERVIEW – Corine Monteil, directrice générale du courtier grossiste NousAssurons.com, estime que le label garantie assurance dépendance (GAD), lancé le 22 mai 2013 par la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), va booster ce marché balbutiant.

Toutsurlassurance.com : Que pensez-vous du label GAD ?
Corine Monteil : Je pense que c’est une très bonne chose. Cela va rassurer les assurés et donner une meilleure lecture des assurances dépendance. Longtemps, les assureurs n’ont pas bien expliqué les garanties contre la perte d’autonomie à leurs différents réseaux de distribution que ce soient leurs commerciaux salariés, leurs agents généraux ou leurs courtiers en assurances et conseillers en gestion de patrimoine indépendants partenaires. Du coup, ces derniers se sont mal appropriés le produit et n’ont donc pas su le vendre. En lançant un label, les assureurs s’engagent, montrent qu’ils croient au potentiel de développement de l’assurance dépendance.

L’UFC-Que Choisir est pourtant très critique vis-à-vis de ce label…
J’avoue ne pas comprendre l’attitude de l’UFC-Que choisir. Bien sûr que ce label aurait pu aller plus loin, mais il faut le voir comme une première étape. A ce titre, je trouve judicieux d’avoir défini le niveau de dépendance par rapport aux cinq actes de la vie quotidienne (se lever, se déplacer, se laver, s’habiller, se nourrir, NDLR) et non par rapport à la grille GIR (groupes iso-ressources, NDLR) utilisée par les pouvoirs publics mais totalement incompréhensible pour les particuliers. Par ailleurs, je pense que le principe du viager constitue la réelle innovation du label. Donner la possibilité aux assurés de maintenir leurs droits acquis même s’ils ne cotisent plus va permettre de combattre la mauvaise image de « produits à fonds perdus » qui colle à l’assurance dépendance.

Estimez-vous que le label GAD puisse réveiller le marché de l’assurance dépendance ?

Oui et d’ailleurs, je crois beaucoup au développement de l’assurance dépendance. Je pense même que l’on va avoir du mal à s’en passer. Les gens prennent conscience que ce sont les conseils généraux qui financent l’APA (allocation personnalisée d’autonomie, NDLR) et que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Le montant de l’APA dépend de la richesse ou du choix politique du département d’investir ou non dans la perte d’autonomie. Face à cette inconnue, les particuliers vont de plus en plus se tourner vers les assurances privées. D’autant plus volontiers que les assureurs « marketent » de mieux en mieux leur offre et n’hésitent pas à innover en la matière, en proposant par exemple des services de soutien aux aidants. La création du label va dans le bon sens et ne peut que favoriser ce mouvement.

Que pensez-vous de la possibilité de résilier à tout moment ses contrats auto et habitation proposée dans le projet de loi sur la Consommation ?
Ce qui me dérange, c’est que l’on transforme les contrats d’assurances en produits de grande consommation que l’on peut prendre et jeter n’importe quand. Je rappelle que l’assurance automobile est obligatoire depuis 1985 et qu’il existe déjà une partie des automobilistes qui par imprudence, manque de moyens financiers ou parce qu’ils ont subi trop de sinistres, ne sont pas assurés. Je crains que la résiliation à tout moment ne fasse qu’amplifier ce phénomène. Le marché va devenir de plus en plus volatil et de moins en moins structuré. Les actuaires vont avoir du mal à tarifer. Les compagnies vont être tentées de segmenter encore plus. Résultat, certains assureurs vont pousser leurs mauvais clients présentant les plus gros risques à résilier leur contrat pour nettoyer leur portefeuille. Mais comme les concurrents vont faire pareil, l’automobiliste ne va plus pouvoir s’assurer ou alors à des prix prohibitifs proposés par de nouveaux acteurs qui vont se positionner sur des niches. Au final, il y aura davantage d’automobilistes qui vont rouler sans assurance et le niveau global des prix va augmenter.

En l’absence de « mutuelle » d’entreprise, les salariés vont pouvoir bénéficier d’une complémentaire santé négociée au niveau de leur branche professionnelle. Est-ce la fin de l’assurance santé individuelle ?
Non, puisqu’il existe plusieurs catégories de la population qui ne sont pas concernées par cette mesure qui fait partie de la loi sur la sécurisation de l’emploi, largement inspirée par l’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013. Les travailleurs non-salariés, comme les artisans, les commerçants, les professions libérales, mais aussi les étudiants et les retraités vont devoir continuer à souscrire à une complémentaire santé individuelle. Par ailleurs, le marché des surcomplémentaires risque de se développer. La plupart des complémentaires santé négociées dans le cadre de l’ANI vont en effet prévoir des garanties minimum. Pour avoir accès à une meilleure couverture, certains salariés vont être amenés à souscrire une surcomplémentaire santé. C’est en tout cas ce qu’espèrent les compagnies d’assurances et surtout les mutuelles santé qui devraient perdre d’importantes parts de marché au profit des institutions de prévoyance qui dominent largement le marché des contrats collectifs.

Le projet de loi de régulation bancaire veut favoriser l’échange d’informations entre les banquiers et les assureurs en vue de développer la délégation d’assurance emprunteur. Est-ce un vœu pieux ?
La loi Lagarde a instauré la possibilité pour un emprunteur de souscrire une assurance crédit différente de celle de son banquier prêteur à condition qu’elle offre les mêmes garanties que celle proposée par son banquier. De nombreuses banques refusent cette « délégation d’assurance » au motif qu’elles ne reçoivent pas les informations demandées aux assureurs. A l’heure où l’on est capable d’envoyer des dossiers médicaux sécurisés par e-mail, j’ai du mal à croire que l’on rencontre des difficultés dans la transmission de renseignements. En établissant un formulaire commun à tous, le projet de loi de régulation bancaire pourrait priver les banquiers d’un bon prétexte pour rejeter la délégation d’assurance. Pour autant, j’ai bien peur que ces derniers n’utilisent d’autres ficelles. Des banques intègrent déjà dans leur assurance emprunteur des garanties « hors normes », comme par exemple une couverture pour le saut en parachute, qui leur permettent de refuser le produit du concurrent qui ne la propose pas. La délégation d’assurance devrait malheureusement demeurer une niche, représentant environ 10% du marché de l’assurance de prêt.

Propos recueillis par Jean-Philippe Dubosc

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