Assurance santé : les assureurs aident leurs clients à maigrir

Swiss Life a annoncé le 11 juin 2013 qu’il rembourse désormais, dans le cadre de ses contrats de complémentaire santé, la moitié des abonnements à la méthode Weight Watchers. Le courtier Siaci Saint Honoré prend, lui, en charge un programme minceur en ligne.

A l’approche des vacances et de la redoutable épreuve du bikini sur la plage, on voyait fleurir les traditionnels numéros « spécial régime » des magazines féminins. Désormais, il faudra aussi compter sur les opérations de soutien à la perte de poids des assureurs. Coup sur coup, deux d’entre eux ont décidé d’aider leurs clients à maigrir. Depuis fin mai, les souscripteurs à la complémentaire santé « Vivinte », distribuée par Siaci Saint Honoré, peuvent ainsi bénéficier d’un bilan nutritionnel en ligne et si besoin, suivre un programme minceur entièrement pris en charge par le courtier.

Jusqu’à 60 euros d’économies

De son côté, Swiss Life a décidé de taper un grand coup en officialisant le 11 juin 2013 son partenariat avec la célèbre méthode Weight Watchers. Les quelque 1 million de personnes couvertes par ses contrats d’assurances santé individuelle en France ont la possibilité de se faire rembourser 50% du prix d’un abonnement à l’un des deux programmes d’accompagnement proposés par la société américaine. Les clients de Swiss Life peuvent opter pour le coaching en ligne Weight Watchers Online ou pour la formule plus complète « Pass Lib » qui donne accès en plus aux fameuses réunions Weight Watchers. Soit dans le premier cas, une économie de 30 euros pour un suivi de trois mois et dans le second cas, une économie maximum de 60 euros (les abonnements au-delà de trois mois ne sont pas pris en compte).
« Nous ne voulons pas faire un coup », assure Pierre François, directeur général de SwissLife Prévoyance et Santé. « Depuis huit ans, nous proposons dans tous nos contrats santé, et sans supplément, un « pack prévention », rappelle-t-il. Swiss Life rembourse ainsi tous les vaccins, les patchs de nicotine, le dépistage sanguin du cancer du côlon ou encore les vitamines antioxydantes contre la dégénérescence maculaire. Avant même le partenariat avec Weight Watchers, la compagnie prenait déjà en charge les consultations chez les nutritionnistes et même chez les diététiciens (qui ne sont pourtant pas des médecins).

Sortir du lot

Pour l’assureur, il est toujours plus rentable de prévenir que de guérir. D’autant que les remboursements effectués dans le cadre du « pack prévention » ne peuvent excéder, selon les contrats, 100 à 200 euros par an. En outre, Swiss Life ne cache pas que cette offre lui permet de se distinguer sur le marché très concurrentiel de la complémentaire santé.
La compagnie compte d’ailleurs étendre le « pack prévention » à l’ensemble de ses contrats santé collectifs. Cette offre pourrait même constituer un argument… de poids alors que toutes les entreprises vont être obligées d’ici le 1er janvier 2016 de proposer une complémentaire santé à leurs salariés. « Le « pack prévention » est très apprécié dans les appels d’offres », reconnait Pierre François.

Une forte demande

Du côté de chez Weight Watchers, qui organise des ateliers dans des entreprises, on observe également un début d’intérêt chez les employeurs pour des campagnes de prévention au surpoids et à l’obésité. « La France n’est pas comme les Etats-Unis où les entreprises, pour attirer les meilleurs talents, paient tout ou partie de nos programmes à leurs salariés. Et puis, contrairement aux Américains et aux Européens du Nord, les Français ont du mal à parler ouvertement de leurs problèmes de poids, a fortiori s’il y a des collègues dans la salle », constate Corine Pollier, vice-présidente senior Europe continentale chez Weight Watchers.
Le partenariat entre Swiss Life et Weight Watchers a été conclu pour un an mais assurent en chœur les deux parties devrait être renouvelé tant la demande des assurés est forte. Selon un sondage qu’ils ont commandé à BVA, les deux-tiers des Français pensant avoir du poids à perdre déclarent que le remboursement par leur complémentaire santé d’un programme minceur les encouragerait à engager une telle démarche. Swiss Life tient, toutefois, à ne pas couvrir toutes les dépenses. « Si on rembourse à 100% les produits ou les services de prévention, cela risque de modifier le comportement des assurés. C’est à cause de cet « aléa moral » qu’en automobile, même les assurances « tous risques » intègrent une franchise », rappelle Pierre François.