Dommages aux entreprises : la Cameic s’allie avec le courtier Cooper Gay France

Bruno Périssé, directeur général de la Cameic.

La Caisse d’assurance mutuelle des entreprises industrielles et commerciales (Cameic) concrétise sa volonté de retour aux sources. La société d’assurance mutuelle (SAM), aujourd’hui spécialisée dans les produits de niche (assurance mariages, annulation spectacle, chiens-chats, loyers impayés…), a noué, depuis avril, un partenariat avec le courtier d’assurance et de réassurance Cooper Gay France dans le but de développer une nouvelle capacité de souscription en dommages pour les risques d’entreprises atypiques, en particulier à destination des TPE-PME.

Un marché potentiel de 100 M€ en France

Les deux acteurs entendent par atypiques les risques écartés par les majors du secteur dans le cadre de la tarification classique. «Il peut s’agir d’assurer l’immeuble avec la discothèque au rez-de-chaussée ou encore la construction en bois», relève Bruno Périssé, directeur général de la Cameic. Mais pas seulement. «Il n’existe pas d’entreprise type dans un secteur donné qui serait considérée comme atypique. Le produit peut s’adresse à la PME ou TPE qui aura connu des liquidations judiciaires», précise Patrick Rosenfeld, directeur général de Cooper Gay France.

Au global, sur un marché estimé à 100 M€, la Cameic espère dégager 500 000 € de chiffre d’affaires la première année, pour viser 2 M€ à horizon 2016. Six mois après le partenariat, une trentaine de polices sont en vigueur. Cooper Gay indique examiner entre 50 et 80 offres par mois, mais que «seuls 20% des dossiers étudiés sont finalisés par un ordre d’affaires».

Un délégataire unique

Selon les conditions de l’accord commercial, Cooper Gay France agira en qualité de courtier grossiste en s’appuyant sur son réseau de 400 courtiers et agents en province et région parisienne. Le courtier, membre de Cooper Gay European Markets (2e plus grand courtier indépendant du Lloyd’s), dispose d’un contrat de délégation de souscription en assurance dommages auprès du Lloyd’s de Londres ainsi qu’une capacité immédiate de 12 M€. «Nous recherchions le délégataire ayant une réelle expertise sur un risque atypique et la capacité de souscription et de gestion des sinistres. De telle sorte que la Cameic apparaisse davantage en tant que société de contrôle», souligne Bruno Périssé.

A terme, la Cameic souhaite s’appuyer sur l’expertise de Cooper Gay France dans les DOM-TOM (Martinique, Guadeloupe, Réunion, Guyane) pour aller chercher des affaires nouvelles en dommages et RC. Bruno Périssé n’exclut pas d’y «ouvrir une filiale» si les conditions de rentabilité sont réunies.

Poursuite de la diversification

La Cameic poursuit ainsi sa stratégie de diversification de ses marchés dans le but de redresser son bilan comptable (déficit technique historique de 3 M€ en 2013, NDLR) tout en portant sur les fonts baptismaux la cible des entreprises.

Et pour cause : la Cameic a été créée en 1907 à l’initiative du Comité des Forges de France afin d‘assurer les entreprises contre les pertes pécuniaires liées à des interruptions forcées d’activité. Aujourd’hui, pourtant, l’activité liée aux TPE-PME ne pèse que 2 à 3% du chiffre d’affaires de la Cameic (chiffre d’affaires total de 43 M€ en 2013).


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