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Intempéries dans l’Hérault : 4 000 sinistrés évacués de leur habitation

L’équivalent de quatre mois de pluie sont tombés entre les 29 et 30 septembre, dans l’Hérault.

Quelques heures après la levée de l’alerte rouge par Météo France et le retrait de l’eau dans les zones touchées, l’Hérault connaît une accalmie. Présent sur place aux côtés des sinistrés, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué qu’une «soixantaine de communes» seront placées en état de catastrophe naturelle.

L’Hérault sous les eaux. Le département n’avait pas connu d’événement de cette ampleur en un demi-siècle. Entre le lundi 29 septembre et le mardi 30 au matin, il s’est abattu près de quatre mois de précipitations, tandis que le cumul de pluie sur le chef-lieu de Montpellier a atteint le chiffre exceptionnel de 300 mm sur 24 heures, un record absolu depuis l’instauration des relevés, en 1957.

Mardi après-midi, Météo France rétrogradait le département en alerte orange, et le fleuve côtier Lez restait en vigilance orange crue. «Un retour progressif à la normale est constaté sur l’ensemble des cours d’eau. La franche amélioration constatée cette nuit devrait se poursuivre. Des pluies éparses vont subsister, mais celles-ci devraient être d’assez faible intensité. Des conditions anticycloniques réapparaîtront ce soir, et ce jusqu’au week-end prochain», indiquait la préfecture de l’Hérault.

4 000 personnes prises en charge la nuit

Les pluies diluviennes et les inondations ont provoqué d’importantes perturbations et dégâts dans tout le département. Dans la nuit de lundi à mardi, quelques 4 000 personnes ont dû faire l’objet d’une prise en charge, et, au total, 1 600 lits ont été déployés (adultes et enfants) par la Croix rouge, l’Association départementale de protection civile (ADPC) et l’Armée, dans des gares, collèges et gymnases.

Au total, plus de 1 500 gendarmes, pompiers et militaires de la sécurité civile ont effectué près de 1 200 interventions. Sur le réseau routier, 29 axes du niveau secondaire sont encore coupés. Le réseau devrait être rétabli mercredi, assure la préfecture. Le trafic ferroviaire restait, quant à lui, encore perturbé dans le département.

Un épisode cinq à dix fois plus important que les orages du 17 septembre

Selon les premières constatations de la Fédération des sociétés d’expertise (FSE) interrogée par l’Argus, ce nouvel épisode climatique pourrait s’avérer cinq à dix fois plus important que celui survenu il y a dix jours dans le département de l’Hérault. Dans l’agglomération de Montpellier, les pluies diluviennes ont généré des inondations, des ruissellements et engorgements de systèmes d’évacuation d’eau. «L’eau est montée jusqu’à 10 voire 50 cm, mais s’est rapidement retirée, créant des nombreux dommages de faible à moyenne ampleur», selon Jean-Vincent Raymondis de la FSE. Ce que confirme Thierry Clerc, agent Axa, président d’Agea Languedoc-Roussillon.

Outre les caves, garages et rez-de-chaussée inondés, la FSE fait état de quelques sinistres plus significatifs : dommages aux bâtiments et aux marchandises dans des grandes surfaces et locaux professionnels.

Nouvel afflux de missions

Toujours selon la FSE, une vingtaine de communes aux environs de Montpellier seraient plus sinistrées, des ruptures d’embâcles ayant entraîné des inondations plus marquées. Les groupes d’expertise présents dans l’Hérault qui avaient fort à faire depuis le 18 septembre, s’organisent pour faire face à ce nouvel afflux de missions. Chez Polyexpert par exemple, les équipes de la région Languedoc-Roussillon – environ 25 experts – qui ont à gérer plus de 1 000 dossiers consécutifs aux précédents épisodes orageux, seront épaulés dans les semaines qui viennent par une dizaine de leurs collègues venus des régions limitrophes, voire de plus loin. A ce stade, Olivier Caniou, directeur de la région Languedoc-Roussillon chez Polyexpert, s’attend à dix fois plus de sinistres qu’il y a dix jours, mais dans de nombreux cas, ces dossiers devraient s’avérer de faible ampleur.

En termes d’assurance automobile, les conséquences sont plus difficiles à évaluer. «Les assisteurs ont commencé à centraliser les véhicules dont le moteur ou l’habitacle a pris l’eau, et les premières missions commencent à nous être envoyées par les assureurs, la priorité aujourd’hui c’est de le renfort des équipes techniques et administratives afin d’entamer les expertises au plus vite», commente Patrice Plessis, expert en automobile, président de la région Languedoc-Roussillon d’Anéa.

Les assureurs enregistrent les premières déclarations

Du côté des assureurs, des mesures spécifiques sont annoncées. Allianz France a par exemple mis en place un numéro vert gratuit et allongé les délais de déclaration des sinistres. Les assurés ont ainsi jusqu’au 1er décembre 2014 pour effectuer cette démarche. De son côté, la Maif a déclenché sa cellule de crise Pégase dès mardi matin et diffusé des messages à destination de ses sociétaires sur les ondes de France Bleu Hérault. La mutuelle des instituteurs précise que son centre de déclarations situé à Montpellier est opérationnel.

Chez Covéa (Maaf, MMA et GMF), les premières estimations confirment l’ampleur des dégâts avec 1 500 à 2 500 déclarations IARD par enseigne imputables aux inondations pour le seul département de l’Hérault. Pour les quatre départements touchés (Aude, Gard, Pyrénées Orientales et Hérault), le groupe mutualiste table entre 4 000 et 6 000 déclarations par enseigne.


L’Argus de l’Assurance – Acteurs

Etat de catastrophe naturelle reconnu pour les intempéries du Sud-Est

Le gouvernement a classé les 73 communes du Sud-Est victimes d’intempéries en état de catastrophe naturelle. Les habitants vont ainsi pouvoir être indemnisés pour les dégâts subis. Explications.

 inondation

 

Les victimes des intempéries dans le Sud-Est de la France vont pouvoir être prochainement indemnisées. Le gouvernement a déclaré l’état de catastrophe naturelle pour les 73 communes touchées par des inondations dans les départements du Gard, de l’Aveyron et de l’Hérault, en Conseil des ministres mercredi 24 septembre 2014. Le porte-parole de l’Elysée, Stéphane Le Foll a annoncé que « l’arrêté interministériel correspondant sera publié sans délai ». Aucune date précise n’a toutefois été mentionnée. Par ailleurs, « le gouvernement a sollicité une étude dans des délais rapides concernant les dossiers des autres communes ayant déposé une demande en préfecture. Leur instruction nécessite des analyses techniques qui sont déjà en cours », est-il précisé dans le compte rendu écrit du Conseil.

Dommages couverts par la « garantie catastrophe naturelle »

Concrètement, la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle par les pouvoirs publics assure aux victimes une indemnisation. En effet, « en assurant ses biens contre l’incendie, les dégâts des eaux…, l’assuré est automatiquement couvert contre les dégâts dus aux catastrophes naturelles », souligne la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA). Ainsi, une fois activée, la garantie « catastrophe naturelle » couvre les dommages directement liés aux inondations, glissements de terrains ou encore coulées de boue. Dans le détail, les dommages matériels (mobiliers, murs…) ou liés à l’humidité et la condensation, les frais de pompage ou encore de nettoyage seront pris en charge par la compagnie d’assurance. Cependant, une franchise de 380 euros reste toujours à la charge de l’assuré. De plus, sont exclus de tout remboursement, les parkings, terrains, les jardins et les véhicules pour lesquels seule une responsabilité civile obligatoire a été souscrite.

 

Déclarer le sinistre sous 10 jours après publication de l’arrêté

Attention, pour être remboursé, il faut déclarer le sinistre à son assureur dans les dix jours qui suivent la publication de l’arrêt de catastrophe naturelle. Sans quoi, aucun dommage ne sera couvert. La FFSA conseille également aux victimes « de transmettre dès que possible un état estimatif des pertes » à son assureur et de conserver impérativement des photos des dégâts subis en cas de déblaiement. Question délais, la FFSA précise que la compagnie d’assurance « doit verser une indemnisation dans un délai de trois mois à compter de la date à laquelle vous lui avez remis l’état estimatif des dommages et des pertes subis ».

Enfin, l’assuré ne doit pas s’y méprendre. Il faut bien distinguer la « garantie tempête » de la « garantie catastrophe naturelle ». En effet, bien que les deux soient obligatoires, la « garantie tempête » ne prendra pas en charge les dommages causés en cas d’intempéries comme celles survenues dans le Sud de la France. Ce sera la « garantie catastrophe naturelle » qui s’en chargera. D’où l’importance de déclarer en temps et en heure.

Une procédure accélérée

 

L’exécutif n’aura pas traîné cette fois-ci. En effet, le 22 juillet dernier le gouvernement a adopté une circulaire qui prévoit la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle directement en Conseil des ministres. C’est la première fois que cette nouvelle procédure est appliquée et le gain de temps pour les assurés est considérable. Concrètement, dès la réception des rapports rédigés par les préfets, la commission interministérielle s’est réunie. A partir de ces avis, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a proposé dans un rapport l’état de catastrophe naturelle comprenant les listes des communes bénéficiaires d’indemnisation. Le rapport est ensuite transmis en Conseil des ministres. L’arrêté, une fois signé par le Premier ministre et les ministres des Finances et des Comptes publics sera publié le lendemain au Journal Officiel. Traduction, les assureurs peuvent commencer à lancer les processus d’indemnisation plus rapidement.

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