Assurance scolaire : la MAE gèle ses prix malgré la réforme Peillon

Le spécialiste de l’assurance scolaire a décidé une nouvelle fois de ne pas augmenter ses tarifs à la rentrée. Et cela, en dépit du passage à la semaine de 4,5 jours dans les écoles primaires.

Pour la cinquième année consécutive, la Mutuelle assurance de l’éducation (MAE) ne reverra pas à la hausse ses tarifs à la rentrée. Du moins pour sa formule de base « scolaire simple » (de l’écolier à l’étudiant) qui demeure à 9,90 euros par an. Les prix des trois autres formules du leader français de l’assurance scolaire progressent en moyenne de 80 centimes pour atteindre, pour la plus chère d’entre elles, 34,50 euros par an.

En gelant ainsi le tarif de sa formule de base, la mutuelle d’assurances veut montrer qu’elle est consciente de la baisse du pouvoir d’achat des ménages. Un coup de pouce commercial d’autant plus important que la durée de présence dans les écoles primaires va augmenter cette année et les risques d’accident dans l’enceinte des établissements scolaires d’autant. « Avec la mise en place partielle de la loi Peillon (qui réforme notamment les rythmes scolaires dans le primaire, NDLR), 22% de la population scolaire va passer dès cette rentrée à la semaine de 4,5 jours. Nos assurances doivent bien sûr se caler sur le temps scolaire officiel », explique Edgard Mathias, président national de la MAE.

Forte concurrence des MRH
Si la mutuelle rouennaise fait autant d’effort, c’est certes à cause de la crise mais aussi parce qu’elle subit de plus en plus la concurrence des assureurs généralistes qui n’hésitent pas à rappeler que les accidents provoqués par les enfants à l’école sont couverts par la multirisques habitation (MRH) via la responsabilité civile. « Mais ce qu’ils ne disent pas, c’est que sont pris en charge uniquement les dommages subis par les victimes, pas ceux que s’est infligés lui-même l’enfant responsable du sinistre. Par ailleurs, nous n’appliquons aucune franchise, c’est-à-dire que nous remboursons dès le 1er euro », souligne Edgard Mathias. L’absence de franchise est d’autant plus intéressante que les coûts des sinistres qui surviennent à l’école (vêtements endommagés, lunettes cassées…) sont généralement peu élevés, de l’ordre de 443 euros en moyenne.

Enfin, « en cas d’invalidité, le capital débloqué s’ajoute à celui octroyé par les autres assurances. Ce n’est pas rien lorsque les parents doivent acheter un fauteuil roulant ou adapter le logement pour leur enfant devenu handicapé », constate Edgard Mathias. Sur les 200.000 dossiers traités tous les ans par la MAE, 5.000 sont considérés comme « lourds », dont 3.000 débouchent sur une invalidité permanente de l’enfant assuré.

Des nouvelles garanties « en tous lieux »

Toujours dans le but de faire la différence, la MAE va également proposer à la rentrée de nouvelles garanties dans ses formules « 24/24 simple » (26 euros par an) et « 24/24 plus » (34,50 euros par an). Le vol du cartable, des fournitures et manuels, le remplacement des clés, des papiers administratifs et le soutien psychologique en cas d’agression ou de racket seront couverts en tous lieux et plus uniquement dans l’enceinte ou aux abords de l’établissement.

Reste que ce sont surtout les téléphones mobiles, les PC portables et les tablettes électroniques qui sont volés. Quant aux agressions et rackets, l’assuré doit avoir déposé plainte pour être remboursé par la mutuelle. Ce qui n’est pas toujours facile dans ce genre de situation. D’ailleurs, le nombre de dossiers traités par la MAE à la suite d’une agression ou d’un racket plafonne à 120 par an depuis l’instauration de cette garantie en 2005. Difficile de croire que la sécurité des collégiens, des lycéens et des étudiants n’ait pas évoluée entre temps…