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Assurance emprunteur : Swiss Life se positionne sur les risques médicaux aggravés

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La compagnie propose depuis peu un produit dédié aux emprunteurs subissant ou ayant subi un problème de santé. Un marché de niche mais en plein développement qui, espère l’assureur helvète, va lui permettre de se démarquer.

En matière d’assurance emprunteur, Swiss Life France a décidé de nager à contre-courant. Alors que la plupart des assureurs ne veulent pas couvrir des emprunteurs présentant ou ayant présenté un problème de santé car jugés trop risqués, la filiale française de la compagnie helvétique vient de lancer un contrat spécialement conçu pour cette population.
SwissLife Garantie Emprunteur Solution est une offre réservée au 2ème niveau de la convention Aeras (S’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé). Cette convention, signée en 2011 par les pouvoirs publics et les professionnels (banques, assurances, mutuelles) et revisitée en 2007 et 2011, vise à permettre aux personnes ayant ou ayant eu des risques aggravés de santé (diabète, hypertension, maladies cardiaques…) de pouvoir souscrire quand même une assurance emprunteur.
Sans ce type de garantie, difficile en effet de contracter un crédit à la consommation important, un prêt immobilier ou un crédit professionnel. Le 2ème niveau de la convention Aeras correspond aux contrats adaptés aux emprunteurs ne pouvant bénéficier des garanties des contrats de 1er niveau (risque de santé normal). En cas de refus au 2ème niveau, il existe un 3ème niveau destiné aux personnes plus gravement atteintes, prises en charge par un « pool » d’assureurs.

Gamme étendue de garanties

SwissLife Garantie Emprunteur Solution propose une gamme très large de garanties qui va du décès (adhésion possible jusqu’à l’âge de 85 ans) à la perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA), en passant par l’incapacité temporaire totale de travail (ITT) avec exonération des cotisations, invalidité permanente totale (IPT) ou garantie perte d’emploi avec exonération des cotisations et assistance retour à l’emploi incluse. « La plupart du temps, les 2èmes niveaux sont appréhendés comme des contrats de 1er niveau auxquels on ajoute des surprimes ou des exclusions de garantie. SwissLife Garantie Emprunteur Solution est un nouveau contrat à part entière qui représente une réelle alternative économiquement pertinente pour les personnes présentant ou ayant présenté des risques médicaux aggravés », explique Pierre Rémy, manager au département Emprunteurs et Dossiers spéciaux chez Swiss Life France.
La compagnie a non seulement décidé de supprimer les exclusions, mais également la segmentation par catégories sociaux-professionnelles. « En appliquant la surprime sur le tarif de leur contrat de 1er niveau, certains de nos concurrents estiment, par exemple, qu’à pathologie égale, un ouvrier présente plus de risques comparé à un cadre et lui font donc payer une cotisation encore plus élevée, observe Pierre Rémy. Chez Swiss Life, nous considérons que pour les 2èmes niveaux, les risques professionnels ne doivent pas intervenir au premier plan. »
Tout en refusant de donner ses tarifs, la compagnie assure que son produit est très compétitif (les assurances emprunteur de 2ème niveau sont en moyenne trois fois plus chères que celles de 1er niveau, soit de 800 à 1.000 euros par an) grâce à une plus grande mutualisation des risques qui évite les surprimes.

Un marché en croissance

Si l’assureur helvète fait autant d’efforts sur le marché du 2ème niveau, c’est parce qu’il estime que ce dernier possède un fort potentiel de croissance. Déjà, il représentait 12,6% des contrats d’assurance emprunteurs en 2011, selon les dernières statiques publiées par la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema). La proportion dépasserait les 14% au 1er semestre 2012. « Compte tenu de la hausse des prix de l’immobilier, du « scoring » plus sévère des banques et de la baisse des transactions, la part des secundo-accédants tend à se renforcer. Or, ce public est généralement plus âgé et donc potentiellement en moins bonne santé que celui des primo-accédants », analyse Pierre Rémy.
Autre raison de cet engouement : les emprunteurs sont de plus en plus informés de l’existence de la convention Aeras. Pour Swiss Life, proposer un contrat de 2ème niveau devrait lui permettre, espère la compagnie, de gagner des parts de marché dans la « délégation d’assurance ». Les banques peuvent refuser une assurance emprunteur concurrente si cette dernière ne présente pas de garanties similaires à leur propre assurance emprunteur. Comme peu de banques proposent des contrats de 2ème niveau, l’offre de Swiss Life a moins de risque d’être rejetée par l’établissement prêteur…

Consultez sur le même thème, l’article : La fin de la segmentation hommes/femmes aura peu d’impact dans l’assurance emprunteur

 


Tout sur l'assurance

« Les contrats Swiss Life ont rapporté 7,3% en moyenne en 2012 »

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INTERVIEW – Pour Eric Le Baron, directeur général de l’assurance vie chez Swiss Life France, les épargnants ont tout intérêt à investir dans des fonds en unités de compte (UC) dans un contexte de taux bas. Chez l’assureur, plus la part d’UC est importante, plus le rendement du fonds en euros est élevé.

Toutsurlassurancevie.com : Compris entre 2,80% et 2,90% en 2012, les rendements des fonds en euros n’ont que peu baissé par rapport à 2011 (3%) d’après les taux publiés depuis début janvier. Est-ce une bonne surprise ?
Eric Le Baron : Les taux des fonds en euros n’ont que très légèrement diminué et sont restés à peu près compétitifs. Le taux raisonnable aurait dû être autour de 2,50%, il va se situer autour de 2,90%. Je m’étonne de voir que les rendements n’ont pas baissé plus que cela. Normalement les rendements des fonds en euros suivent plus ou moins les rendements des taux à 10 ans. Or le taux de l’OAT (Obligation assimilable du Trésor, NDLR) est tombé à 1,96% en décembre et les dernières adjudications effectuées par l’Agence France Trésor tournent autour de 2,25%. Nous assistons à une forme de convergence à terme des rendements sur les fonds en euros qui se dirigent aux alentours de 2%, voire à 2,50% dans le meilleur des cas pour les compagnies qui vont chercher un peu de risques, sur des placements autres que les obligations souveraines. Si on considère que les assureurs réinvestissent environ 15% de leurs encours obligataires arrivant à échéance chaque année, il n’y a pas beaucoup à espérer des rendements des fonds en euros à l’avenir d’autant que les assureurs vie, contraints par les règles prudentielles solvabilité 2, diminuent l’exposition de leurs portefeuilles au risque.

Comment expliquer la résistance des taux de rendement des fonds en euros ?
C’est à mon avis surtout lié au fait que l’année 2012 a été dramatique pour certains acteurs en terme de collecte nette, avec des sorties importantes. Les compagnies ayant une surpondération de leurs actifs en fonds en euros et dont le rendement ressort en forte baisse poussent certains épargnants à procéder à des arbitrages pour investir dans d’autres types de placements. Je pense notamment à l’immobilier qui procure un rendement facial plus compétitif soit au travers de l’immobilier (SCPI, OPCI) ou de l’immobilier physique. A cela se rajoute la concurrence des livrets bancaires et du Livret A en particulier. Dans ce contexte, les principaux opérateurs du marché ont préféré maintenir un rendement correct afin de stabiliser leur collecte nette pour 2013.

Combien ont rapporté les fonds en euros de votre compagnie SwissLife Assurance et Patrimoine en 2012 ?
Nous avons annoncé des taux de rendement nets compris entre 2,95% et 3,95% pour les fonds euros de nos contrats multisupports, soit seulement six dixièmes de moins qu’en 2011 tout en augmentant notre PPE (les réserves, NDLR). Comme chaque année, nous avons appliqué notre principe de taux de rendement différencié. Celui-ci dépend de l’encours de votre contrat et de la part investie en unités de compte (UC). Plus votre part d’UC est importante, meilleure est la rémunération de votre fonds en euros. Je pense que notre stratégie consistant à réduire les taux d’exposition de nos clients sur les fonds en euros est payante. Tout le monde est gagnant, même l’épargnant auquel nous restituons un peu du coût du risque qu’il ne nous fait pas prendre en investissant davantage son épargne en UC. Le taux de rendement net moyen de nos contrats multisupport est ressorti à 3,19%, dont 3,30% pour notre clientèle patrimoniale, qui détient plus de 250.000 euros d’avoirs. Nos UC ont enregistré une performance moyenne de 13% contre 12,5% sur le marché. Au total, la rémunération moyenne de notre clientèle pondérée par l’encours a atteint 7,3% en 2012.

Le poids des unités de compte est plus important chez Swiss Life qu’ailleurs avec plus de 40% de votre encours contre 15% en moyenne sur le marché. Sur quels supports vos clients investissent-t-ils ?
Nous devons proposer à nos clients des supports offrant une espérance de rendement plus élevée tout en limitant la volatilité des placements. C’est la raison pour laquelle nous lançons régulièrement des offres de produits structurés, généralement des fonds à échéance à horizon 8 ans dotés d’une capacité de rappel sous certaines conditions permettant de capter de la performance à court terme. C’est par exemple le cas de SwissLife Funds Prigest World 2020. Ce fonds commercialisé par SwissLife Banque Privée jusqu’à la fin du mois de mai constitue une opportunité d’investir sur des niveaux de valorisation bas sur les actions internationales tout en bénéficiant d’un potentiel de distribution de dividendes élevés.

Et l’immobilier ?
Si une demande se fait jour, il faut savoir en profiter. C’est ce que nous avons fait en lançant début 2011 le fonds SwissLife Dynapierre, premier OPCI grand public éligible à l’assurance vie. Ce fonds, dont la performance nette a atteint 4,98% en 2012, a été notre unité de compte la plus vendue l’en passé. SwissLife Dynapierre est composée à 60% maximum d’immobilier, une classe d’actifs qui procure l’espérance de rendement la meilleure compte tenu de sa faible volatilité. L’immobilier constitue en outre un bon support de protection contre l’inflation si jamais celle-ci venait à redémarrer.

Comment vos clients sont-ils accompagnés pour gérer leur patrimoine financier ?
Nous proposons des allocations pilotées ou conseillées dont la composition varie selon la prise de risque acceptée par le client, avec des performances nettes comprises entre 4,13% et 11,75% en 2012. Notre clientèle patrimoniale peut également conclure des avenants de réorientation de l’épargne. Ils vous permettent d’être averti par SMS que votre allocation doit être modifiée pour respecter la configuration initiale qui a été fixée avec votre conseiller. Les performances de ces avenants se sont situées entre 3,85% et 11,54% l’année passée selon votre niveau de risque et votre contrat. Nous pensons que ces gestions plus intelligentes sont un bon moyen d’éduquer les clients au pilotage des risques.

Propos recueillis par Olivier Brunet

 


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