résiliation

La résiliation infra-annuelle d’assurance conforme à la Constitution

Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision sur la loi relative à la consommation jeudi 13 mars 2014. Les Sages ont notamment validé la nouvelle possibilité donnée aux particuliers de résilier leur contrat d’assurance auto ou multirisques habitation en cours d’année (résiliation infra-annuelle). Cette possibilité est également étendue aux assurances affinitaires, contractées lors de l’achat de biens de consommation comme des téléphones portables par exemple.

La résiliation infra-annuelle sera possible après un an d’engagement. Elle permettra de mettre fin à un contrat d’assurance à un autre moment que la période de deux mois précédant la date anniversaire de souscription chaque année.

Les démarches de résiliation devront être effectuées par le nouvel assureur. Le contrat sera effectivement terminé un mois après la notification de la résiliation au précédent assureur. Ce dernier ne pourra facturer aucun frais supplémentaire à l’assuré. Les particuliers devront cependant apporter la preuve qu’ils ont souscrit une autre assurance auto ou habitation pour pouvoir mettre fin au premier contrat.

Un décret du Conseil d’Etat est attendu afin de déterminer la date précise d’entrée en vigueur de la résiliation infra-annuelle des assurances. Ce dernier serait attendu pour le mois de juin 2014. Dès lors, les contrats d’assurance signés avant juin 2013 seraient impactés par ce nouveau droit des assurés.

 


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Loi Hamon : la libre résiliation des contrats d’assurance adoptée

Contrat d'assurance

La libre résiliation des contrats d’assurance auto et habitation, une des mesures phares du projet de loi Hamon, vient d’être adopté définitivement par le Parlement. Elle a pour but de rendre l’assuré plus libre dans ses choix de consommation.

Les députés ont adopté en deuxième lecture le projet de loi Hamon sur la consommation jeudi 13 février 2014. Déjà adopté par le Sénat la veille, il ne manque plus que sa promulgation par le Conseil constitutionnel pour valider définitivement le processus législatif. Le projet de loi introduit plusieurs nouveautés dans le secteur de l’assurance, la plus significative étant la résiliation infra annuelle de certains contrats d’assurance.

Résiliation infra annuelle des contrats d’assurance auto et habitation

Cette mesure va permettre aux titulaires d’un contrat d’assurance auto ou multirisque habitation de résilier celui-ci à tout moment après un an de souscription. Jusqu’à présent, il était possible de résilier ces contrats uniquement dans les deux mois qui précédent la date anniversaire de la signature. Cette souplesse accrue devrait laisser plus de temps aux consommateurs pour trouver le contrat qui leur convient le mieux et ainsi faire jouer d’avantage la concurrence entre les assureurs. Les locataires ou automobilistes devront en revanche justifier de la souscription à une autre assurance pour résilier leur contrat en cours.

Des démarches gratuites effectuées par le nouvel assureur

Les démarches de résiliation devront être effectuées par le nouvel assureur « pour le compte de l’assuré qui le rejoint », précise le projet de loi. L’ancien assureur ne pourra facturer aucun frais ou pénalités pour une résiliation. Celle-ci prendra effet un mois après que l’assureur en soit notifié.
De plus, les assureurs ne pourront plus résilier unilatéralement un contrat d’assurance en cas de sinistre sans motiver la décision.

Libre résiliation des contrats dits « affinitaires »

La résiliation infra annuelle a été étendue par amendement aux contrats dits « affinitaires » souscrits à la suite de l’achat de certains biens de consommation (téléphonie, électroménager, …).
Les consommateurs auront également la possibilité de résilier ce type de contrat dans les 14 jours qui suivent la souscription s’ils se rendent compte qu’ils bénéficient déjà d’une garantie pour les risques couverts par le contrat affinitaire.

Un décret du Conseil d’Etat devrait prochainement préciser la date de mise en application d’une mesure qui pourrait bien changer les habitudes de consommation des Français en matière d’assurance.

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Assurance emprunteur : la résiliation annuelle à l’étude

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Instaurer de la concurrence dans le secteur de l’assurance emprunteur est un défi qu’ont tenté de relever les deux derniers gouvernements, sans résultat probant. L’UFC-Que Choisir propose d’instaurer la possibilité de résilier chaque année cette garantie pour résoudre définitivement le problème.

La possibilité de résiliation annuelle des contrats d’assurance emprunteur pourrait faire l’objet d’un amendement au projet de loi Hamon sur la Consommation. L’association de consommateurs UFC-Que Choisir, ardent défenseur de la résiliation annuelle, compte faire pression sur certain sénateurs, sans préciser lesquels, pour qu’un amendement soit déposé dans le cadre de l’examen du texte en commission des finances du Sénat (à partir du 15 janvier 2014), ou par la suite en séance publique.

Les contrats d’assurance emprunteur sont destinés à assurer les prêts souscrits lors d’un achat immobilier. Ils concernent actuellement 6 millions d’assurés. Dans 85% des cas, l’assurance emprunteur est fournie par la banque qui propose le prêt immobilier car le client dispose d’une marge de manœuvre très restreinte pour faire son choix.

Des mesures trop timides

La loi Lagarde de 2010 a permis au client de choisir une autre assurance emprunteur que celle de sa banque sans qu’aucune pénalité sur le taux de crédit ne lui soit infligée. Cette loi n’a pas eu l’effet escompté car la part d’assurance emprunteur non fournie par les banques a diminué, passant de 20% en 2009 à seulement 14% en 2011.

La loi bancaire de 2013 a mis en place la possibilité de changer d’assurance entre l’émission de l’offre de prêt et sa signature tout en améliorant l’accès à l’information des emprunteurs sur les conditions de leur contrat. Dans la foulée, le ministre de la Consommation Benoît Hamon a annoncé sa volonté de mettre en place la libre résiliation de l’assurance emprunteur par l’assuré dans l’année qui suit la souscription du contrat dans le cadre de son projet de loi.

« Rendre l’assurance emprunteur réellement concurrentielle »

L’UFC-Que Choisir, accompagnée du cabinet de conseil BAO et de l’association Assurance Emprunteur Citoyen, a demandé au gouvernement d’aller plus loin en instaurant par le projet de loi sur la Consommation la résiliation annuelle des contrats d’assurance emprunteur. Ainsi, les assurés auront la possibilité de changer de contrat à chaque date anniversaire de la souscription. Le trio balaye d’emblée les éventuelles réticences du milieu bancaire quant à un risque de déstabilisation et de démutualisation du marché, arguant que 45% des marges réalisées par les assureurs pour ces contrats l’étaient dans le premier quart de la durée théorique du prêt.

Ils préconisent donc trois mesures fortes pour « rendre l’assurance emprunteur réellement concurrentielle » : la résiliation (ou substitution) annuelle, l’interdiction des frais pour substitution et la mise en place de « sanctions en cas de non-respect de la loi ». Ce dernier point faisait défaut aux mesures des précédentes lois, amoindrissant considérablement leur efficacité.

 


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Assurance emprunteur : la libre résiliation sur un an à l’étude

Les emprunteurs pourront plus facilement résilier l’assurance liée à leur prêt. Dans le cadre du projet de loi sur la Consommation, discuté lundi 9 décembre 2013 en séance publique à l’Assemblée nationale, Benoît Hamon devrait déposer un amendement permettant de résilier son contrat d’assurance emprunteur dans l’année qui suit la souscription. Le ministre de la Consommation a justifié, sur France Info, cette mesure par la volonté de laisser le temps au souscripteur « de réfléchir, de penser, de faire jouer les comparateurs d’assurance et de s’assurer au meilleur prix ».

Cette décision s’inspire du rapport sur les modalités de réforme de l’assurance emprunteur commandé par le ministre à l’Inspection générale des finances (IGF). L’IGF préconisait plutôt un droit de résiliation de trois mois après la souscription afin de coller à la « mesure similaire prévoyant un délai de trois mois entre la promesse de vente et la signature authentique d’un acte de vente ». Ces trois mois aurait pu permettre à l’emprunteur de réfléchir sur les manières d’assurer son prêt immobilier au moment de son achat sans trop déséquilibrer le secteur.

La loi Lagarde 2010 a introduit le libre choix de contrats d’assurance emprunteur au moment de la signature du prêt immobilier. Cette mesure s’est avérée insuffisante car les banques ne veulent pas jouer le jeu. La « délégation » représente seulement 11% du marché de l’assurance emprunteur, selon la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA).

 


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Résiliation : « la fraude à l’assurance risque d’augmenter »

Isabelle Monin-Lafin

AVIS D’EXPERT – Le projet de loi sur la Consommation, débattu ce 9 décembre 2013 à l’Assemblée, prévoit de donner la possibilité aux assurés de pouvoir résilier leur contrat n’importe quand au bout d’un an. Pour Me Isabelle Monin-Lafin, associée fondatrice d’Astrée Avocats, ce texte va se traduire par une envolée des fraudes à l’assurance.

Le printemps 2013 a été animé par un vif débat sur le projet de loi dit « Hamon » du nom du ministre de la Consommation Benoît Hamon qui propose notamment de pouvoir résilier son contrat d’assurance, après un an de souscription, à tout moment. Ce projet de loi, adopté le 13 septembre 2013 par le Sénat, est examiné en seconde lecture à compter du 9 décembre 2013 à l’Assemblée nationale.
Cette législation, qui n’en est donc encore qu’à l’état de projet, pose un certain nombre de difficultés, à la fois au regard des principes et des valeurs qu’elle s’attacherait à défendre, mais surtout dans sa mise en œuvre pratique à la fois pour les professionnels de l’assurance et pour les consommateurs.

Des gardes fous déjà existants

Aujourd’hui, la résiliation des contrats d’assurances pour les particuliers n’est possible qu’à l’échéance contractuelle (en général une fois par an) moyennant le respect d’un préavis de deux mois. Conscient que le consommateur n’était pas toujours particulièrement bien informé, avisé en temps et en heure des conditions dans lesquelles la résiliation de son contrat pouvait intervenir, la loi Chatel, du nom du secrétaire d’Etat à la Consommation de l’époque Luc Chatel, a déjà assoupli le mécanisme de résiliation de ces contrats.
L’assuré est désormais autorisé à procéder à une résiliation de son contrat à tout moment, dès lors que l’information sur les conditions de la résiliation n’est pas portée à sa connaissance dans un délai minimum de 15 jours avant la date limite de résiliation. Il n’en reste pas moins que l’assurance reste fondée sur un principe de période annuelle renouvelable par tacite reconduction, résiliable sous préavis de deux mois.

La « résiliation infra annuelle » ou l’illusion d’une liberté

Il est exact que la loi Chatel a été contournée par bon nombre d’assureurs qui ont mis en place des contrats collectifs à adhésion facultative et ont ainsi pu prétendre ne pas faire bénéficier les consommateurs du dispositif en matière d’information sur les conditions de résiliation qui concerne uniquement les contrats individuels.
Par ailleurs, les travaux parlementaires ainsi que les rapports qui ont accompagné la présentation du projet de loi de Benoît Hamon mettent en avant la volonté du gouvernement de relancer le pouvoir d’achat du consommateur et de permettre ainsi à ce dernier, dont les dépenses d’assurances représenteraient 5% de son budget, de mettre en concurrence plus facilement et plus rapidement les assureurs.
Si l’intention est louable, l’imprécision du projet de loi et son manque évident de préparation et de concertation avec le secteur augurent des difficultés évidentes quant à sa mise en œuvre.

Trois risques majeurs

Il est prévu que l’assuré a le droit de résilier les contrats, sans frais ni pénalités, à partir du premier jour suivant la reconduction du contrat. La résiliation prend effet un mois après que l’assureur en a reçu notification par l’assuré « par lettre ou tout autre support durable. »
Premier écueil : ce dispositif remettrait en cause les dispositions de l’article L 113 12 du code des assurances aux termes duquel la résiliation d’un contrat doit intervenir obligatoirement par lettre recommandée.
Deuxième problème : Le dispositif déroge au délai de préavis classique du code des assurances qui fixe normalement ce délai à deux mois puisque la résiliation prendra effet un mois après la réception par l’assureur de la notification.
Enfin, le projet de loi conditionne la capacité pour le consommateur à notifier l’assureur d’une demande de résiliation (uniquement pour l’instant pour l’assurance automobile) à la production d’un document justifiant de la souscription d’une nouvelle assurance Or, les processus de souscription permettent aujourd’hui à bon nombre de consommateurs de bénéficier des garanties d’assurances automobile avant même d’avoir pu réellement justifier de la production de l’ensemble des pièces nécessaires à la couverture des véhicules et au paiement intégral de la prime.

Davantage de conducteurs non assurés ou sans permis

Les assureurs délivrent en effet de façon très régulière, et dans des proportions non négligeables, des attestations d’assurances provisoires (cartes vertes provisoires). Ils sont amenés dans des proportions tout aussi importantes « à passer sans effet » (à annuler rétroactivement) les contrats d’assurances, dès lors qu’il apparaît que les consommateurs ont mal répondu, occulté des pièces obligatoires, voire omis d’adresser les règlements. Néanmoins, l’attestation vaut présomption de couverture du risque…
Assouplir les conditions de résiliation en supprimant le recommandé et en réduisant le délai de préavis risque de voir augmenter le volume de dossiers incomplets ou frauduleux qui génère pourtant la remise d’attestations d’assurance. Ces attestations, en l’état actuel du projet, permettront aux consommateurs de pouvoir aller voir d’autres assureurs et ainsi de cumuler dans le temps les contrats d’assurances provisoires, et bénéficier de la présomption de couverture des compagnies, alors même qu’ils n’auront jamais payé leur prime ou qu’ils n’auront pas… leur permis de conduire.
La presse et l’actualité judiciaire se font souvent l’écho d’accidents de la route provoqués par des conducteurs non assurés et sans permis. À l’heure de la réglementation accrue des actes de distribution, on nage dans le paradoxe !

Diplômée d’un DEA de droit privé général et d’un DESS de propriété industrielle, Isabelle Monin-Lafin est avocate depuis 1990. Elle a créé Astrée Avocats en 2008, cabinet d’avocats dédié au secteur de l’intermédiation en assurance et financière, et se positionne en qualité d’expert sur l’ensemble des problématiques juridiques, sociales ou économiques auxquelles doivent faire face les distributeurs de produits d’assurances et financiers. Une référence sur la place financière notamment grâce au « Classeur Astrée » proposé à ses clients, visant à optimiser l’organisation de leur activité et à mieux se préparer à un éventuel contrôle des autorités (ACP/AMF).
Le Groupe Astrée a vu la création d’une nouvelle entité en 2012, Astrée Consultants, créée et dirigée par Jean-Marc Lafin. Celle-ci propose une activité de conseil aux intermédiaires en assurance et intermédiaires financiers, avec un accompagnement dans la recherche de solutions métier et de mise en conformité de leur activité à l’égard de la réglementation

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