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Pascal Chapelon : “Nous aurons des positions à prendre autour des rémunérations”

INTERVIEW – Tout juste élu à la présidence d’agéa, Pascal Chapelon dévoile quelle sera sa feuille de route à la tête de la fédération des syndicats d’agents généraux d’assurance. Fort d’une nouvelle organisation, il fait également le point sur les chantiers en cours et revient sur le dossier brûlant du régime de retraites des agents. 

Vous venez d’être élu à la Présidence d’agéa. Quelles seront les grandes lignes directrices de votre programme ?

Tout d’abord, je suis conscient de prendre la suite d’une grande présidence, avec une fédération qui n’a plus rien de commun avec celui que j’ai connu lorsque j’étais président d’un syndicat vertical.
De par sa structure, son organisation et l’arrivée d’un directeur général, agéa est aujourd’hui un outil qui fonctionne à 100% et qui va nous permettre de nous concentrer immédiatement sur des sujets très opérationnels.

Nous sortons d’une année atypique qui va induire de nombreux changements au sein de la profession, que ce soit dans les agences ou dans les compagnies, notamment dans les modes de travail ou d’organisation. Alors que certaines expériences comme le travail à distance vont perdurer, les impacts économiques et psychologiques de cette crise vont venir bouleverser l’avenir des agents généraux et nous devons prendre en compte l’ensemble de ces aspects.

Comment cela va-t-il se concrétiser dans votre future organisation ?

De tout temps, la fédération s’est intéressée de près aux questions juridiques, sociales et fiscales des agences. La situation sanitaire nous pousse désormais à avoir une réflexion autour des aspects économiques de notre métier.

Nous allons donc créer un pôle entièrement dédié au modèle économique de l’agence pour avoir une analyse beaucoup plus fine de l’évolution des comptes d’exploitation, des produits commercialisés, des profils de collaborateurs recrutés, etc…

Même si ce n’est pas un chantier facile, ce pôle économique doit nous permettre d’avoir des certitudes sur les modalités d’exercices des agents. Cela implique de collecter beaucoup d’informations directement auprès des agents afin de constituer une banque de données fiables et précises sur les effectifs moyens des agences, les taux de commissionnement, etc…

Le projet « Trajectoire » qu’agéa a lancé en début d’année est le premier maillon de ce travail d’analyse économique de l’agence. Devant le succès de cette initiative, nous pouvons imaginer lancer bientôt une version plus élaborée qui nous permettrait d’entrer alors d’entrer davantage dans le détail.

Quel sera votre deuxième axe de travail ?

Nous souhaitons ensuite lancer des opérations dédiées aux nouveaux arrivants dans la profession : les agents ayant entre jusqu’à ¾ ans d’exercice. Avec l’esprit des grandes écoles, nous voulons installer au sein d’agéa une structure dédiée à l’accompagnement de ces nouveaux agents dans laquelle nous serons partie prenante durant une période donnée.

Nous allons bien évidement nous appuyer sur les programmes de formation lancés, notamment notre MBA, et que nous voulons faire grandir. Grace à ce suivi, nous souhaitons pouvoir faire monter en compétence ces nouveaux entrants et les accompagner pour qu’ils puissent être construire leur vie en agence dans les meilleures conditions et ainsi séduire les compagnies.

Sur quel autre sujet d’importance souhaitez-vous axer votre programme ?

Nous souhaitons surtout nous organiser autour des sujets de distribution, qui sont beaucoup plus politiques que ceux évoqués précédemment. Sur ce point, nous avons aujourd’hui différentes structures au sein d’agéa que nous souhaitons fusionner pour créer une commission spécifique rassemblant les questions de modèles de distribution, les questions réglementaires et les sujets européens.

Nous avons déjà identifié certains sujets post-crise sur lesquels nous avons des positions parfois dogmatiques, parfois non. Nous devons par exemple être attentifs quand certaines compagnies créent des réseaux avec des typologies particulières, des agents sans agence, des réseaux vie avec des tailles de plus en plus imposantes…
Au sujet des commissions, je pense que les agents généraux ne sont pas assez rémunérés pour l’ensemble des taches et des actes qui sont transférés en agence, de plus en plus souvent pour faire face aux carences des compagnies. Nous devons être encore plus présent sur le plan de la gestion même au travers des nouveaux outils qui soi-disant devraient nous faire économiser du temps ! Ce point n’a pas bougé et, de manière plus globale, nous aurons des positions à prendre autour des rémunérations.

Nous avons aussi la volonté d’être plus proches des affaires européennes et de ce qui peut se passer en dehors de nos frontières. Nous aurons ainsi au sein du comité directeur une personne totalement dédiée à ces problématiques car il y a un important sujet de lobbying à conduire pour être capable de parler de notre profession ailleurs. Alors que DDA 2 se prépare déjà, sans doute devrons nous également essayer de fédérer d’autres associations nationales ou européennes fédérant les agents d’assurance…

Quels sera votre dernier grand thème de travail ?

Nous allons continuer de nous mobiliser sur les questions d’affaires sociales et de la gestion sociale des agents. Il s’agit notamment de discuter avec les organisations syndicales, de mieux nous structurer autour de l’Opco Atlas, notamment dans l’affectation des fonds et d’aider nos confrères dans leur mission d’employeur.

Nous allons faire grandir et adapter agéa RH sur les sujets de recrutement. Au moment où 2.000 postes sont à pourvoir au sein de la profession, avec beaucoup de concurrence, nous pouvons encore aller plus loin. Ce pôle permettra par exemple d’imaginer comment améliorer la formation des collaborateurs d’agence, avec pourquoi pas le lancement d’un BTS ou d’un diplôme dédié.
Nous devons continuer à travailler à l’attractivité de notre métier, montrer et expliquer ce que l’on fait, quelles sont les évolutions de carrière…

Quel regard portez-vous sur les évolutions récentes de l’assurance ?

Je m’inquiète du devenir des agents dans un contexte de fébrilité et de fragilisation des compagnies. Au plan organisationnel, ces dernières sont par exemple en train de pérenniser le travail à distance ce qui est catastrophique pour la qualité de service que les mandantes nous doivent. Au plan assurantiel, le dogme du pilotage par le ratio technique à court terme, qui tend à se généraliser, est en passe de créer de réelles difficultés dans la gestion commerciale, particulièrement pour les risques de professionnels et d’entreprises ainsi que pour les risques MRH dans les zones climatiquement sensibles. Je ne souhaite pas que des français et des entreprises basculent dans des situations de non-assurance par défaut d’offre.

Toutefois, je voie de belles opportunités de développement pour les agents sur des risques plus visibles depuis la pandémie. En assurance de personnes, le besoin de protection va agir comme un booster sur les garanties de prévoyance et les produits de retraite. En assurance de biens et de responsabilités, les chefs d’entreprises s’éveillent réellement aux risques cyber ; c’est une opportunité et un défi pour les agents. Avec des produits adaptés et un bon niveau de formation, les agents peuvent performer dans ce domaine. agéa est des beaux projets dans ces cartons sur ce thème.

Au jour de votre prise de fonction, où en est le dossier concernant le régime de retraite des agents ?

Sur ce dossier et de nombreux autres, je vais m’inscrire dans la continuité des positions prises par la fédération. Les compagnies doivent continuer, comme depuis 70 ans, de co-financer le régime de retrait de leurs agents.
Nous avons mis sur la table un projet d’accord novateur et cohérent : nous avons proposé à la FFA de participer au pilotage du régime et d’être associé à part entière aux économies (comme aux besoins de financement) inhérentes au pilotage d’un régime à l’horizon de dizaines d’années. Avec calme et détermination, j’attends une réponse raisonnable de la FFA. Notre détermination est totale et nous bénéficions d’une vision unanime des syndicats de société sur ce dossier.

Lire la suite ici : Pascal Chapelon : “Nous aurons des positions à prendre autour des rémunérations” (source : News Assurances Pro – Media Indépendant des assureurs, mutuelles et institutions de prévoyance)

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International : Axa va renforcer ses positions en Inde

Axa détient 26% de deux sociétés d'assurances indiennes. Axa détient 26% de deux sociétés d’assurances indiennes.

Les récentes évolutions des conditions d’accès au marché de l’assurance en Inde ouvre de nouvelles perspectives au groupe Axa, qui détient des participations dans deux sociétés d’assurances locales.

Le groupe Axa entend augmenter sa participation dans les deux entreprises dont il est actionnaire à hauteur de 26%, en Inde.

Sa part dans les sociétés d’assurance vie et d’assurance dommages fondées avec le groupe Bharti Entreprises devrait ainsi passer à 49%, «sous réserve de l’aboutissement des négociations en cours, de la signature d’accords juridiquement liants, ainsi que des conditions différentes de finalisation incluant l’obtention des approbations réglementaires», précise le groupe français.

Un marché plus ouvert aux investisseurs étrangers

Cette annonce fait suite aux évolutions des conditions d’accès au marché de l’assurance en Inde. Avec la réforme adoptée récemment par le parlement indien, la part des investissements directs étrangers qui était limitée à 26% pourra désormas atteindre 49%.

La première co-entreprise d’Axa avec le groupe Bharti Entreprises, actif dans plusieurs secteurs d’activité, a été créée en 2006, en assurance vie. L’année suivante, leur partenariat a évolué avec la création d’une société conjointe d’assurance dommages.


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