Poor’s

Réassurance : la baisse des prix devrait se poursuivre, selon Standard & Poor’s

La course à la taille des réassureurs devrait s’intensifier en 2015.

Voilà des perspectives guère réjouissantes pour la réassurance. Selon l’agence de notation Standard & Poor’s, « la tendance à la baisse des prix devrait se poursuivre » dans le secteur, évoquant un marché « soft ». L’analyse de l’agence s’appuie notamment sur les campagnes de renouvellements des contrats de janvier publiées ces derniers jours par les acteurs du marché.

La rentabilité des réassureurs menacée

Le premier réassureur mondial, Munich Re, qui renouvelait un peu plus de la moitié de ses contrats de réassurance non vie au 1er janvier 2015, a enregistré des prix en recul de 1,3%. De son côté, Scor subit une légère inflexion des tarifs sur l’ensemble du portefeuille, de l’ordre de 0,7%, alors même que 70% de ses primes annuelles en traités ayant été remises sur le marché, le réassureur français était parvenu à augmenter ce volume de 2,4% à taux de change constants, à 2,7 Md€.

Et la tendance ne devrait pas s’améliorer dans les prochains mois, ayant pour effet de peser sur la rentabilité des réassureurs, estime Standard & Poor’s pour qui « la diversification des offres et la taille continueront d’être des facteurs de différenciation pertinents pour les réassureurs. »

Accélération des rapprochements

Face à ce constat, « les réassureurs ont analysé l’avenir et en ont déduit qu’il exigeait une taille supérieure », relève l’agence de notation. Cette prophétie auto-réalisatrice est déjà à l’œuvre dans le secteur à l’image des grandes manœuvres en cours.

XL Group a annoncé le 9 janvier dernier le rachat pour 4,1 Md$ de son homologue Catlin. Le nouvel ensemble sera doté de 10 Md$ de primes. De même, fin janvier, les deux réassureurs bermudiens, Axis Capital Holdings et PartnerRe, ont accepté un rapprochement pour un montant de 11 Md$ (9,8 Md€) pour créer l’un des principaux réassureurs mondiaux. L’entité nouvelle afficherait des primes brutes de plus de 10 Md$ (7 Md$ dans la réassurance, 2,5 Md$ pour des lignes d’assurance spécialisée et 1,5 Md$ pour l’assurance vie, accident et santé), une capitalisation boursière proche de 14 Md$ et des actifs de l’ordre de 33 Md$ . De quoi ravir à Scor la cinquième place mondiale dans la réassurance.

Dans cet environnement, l’agence maintient sa perspective « négative » sur le secteur de la réassurance en 2015.


L’Argus de l’Assurance – Acteurs

Le groupe Generali ne sera plus noté par Standard & Poor’s

C’est une décision peu habituelle que vient de prendre Generali. Le groupe italien a en effet annoncé, le 13 février 2015, qu’il avait demandé à ne plus être évalué par l’agence de notation Standard & Poor’s.

L’assureur italien estime que les critères de notation de Standard and Poor’s ne tiennent pas compte des progrès réalisés ces deux dernières années en termes de solidité financière. D’autre part, l’assureur considère que le niveau de diversification de ses activités et sa présence dans de nombreux pays ne sont pas reconnues par l’agence de notation dans la mesure où son évaluation est faite en fonction de la notation de la dette souveraine italienne.

Dépendance à la note de la dette italienne

De son côté, l’agence de notation estime en effet que la situation du groupe italien reste sensible aux évolutions du contexte financier de l’Italie. Depuis 2013, les notes attribuées à l’assureur par Standard & Poor’s ne dépassent pas de plus de deux crans celles appliquées à la dette souveraine italienne. C’est à la suite de la dégradation de celle-ci, en décembre 2014, que l’assureur est passé de la catégorie «A-» à la catégorie «BBB+», note qui a été confirmée par Standard & Poor’s, le 13 février 2015, date de sa dernière évaluation du groupe.

L’assureur italien reste évalué par trois autres agences de notation : AM Best («A»), Fitch («A-») et Moody’s («Baa1»).

En 2012, Groupama avait déjà demandé à ne plus être noté par Standard & Poor’s.


L’Argus de l’Assurance – Acteurs