l’UMR

Retraite : un nouveau président à la tête de l’UMR

Eric Jeanneau succède à Alain Hernandez à la tête de l’Union mutualiste retraite (UMR). Ses missions : garantir la pérennité des complémentaires retraites proposées par l’UMR, et inscrire son groupe au sein de l’ensemble MGEN-Istya-Harmonie.  Lire l’article
L’Argus de l’Assurance – Acteurs

L’Arcaf dénonce la «stratégie irresponsable et trompeuse» de l’UMR

L’Association nationale des fonctionnaires épargnant pour la retraite n’a pas tardé à réagir, suite aux annonces de l’Union mutualiste retraite (UMR) de vouloir, d’une part, baisser les rentes versées aux bénéficiaires du régime fermé R1, et, d’autre part, allonger l’âge de référence des adhérents du régime Corem pour obtenir une retraite à taux plein. «Ces mesures consistent à sacrifier de nouveau les 400 000 adhérents victimes de la stratégie irresponsable et trompeuse du régime mis en place depuis 2002», estime ainsi l’Arcaf dans un communiqué.

promesses non tenues

Concernant la baisse d’environ 30% du complément retraite que touchent quelque 110 000 fonctionnaires retraités, l’association rappelle que «tous ces adhérents avaient confié leur épargne retraite au prédécesseur du Corem/R1 sur la base de l’engagement de ce dernier non seulement de ne jamais baisser les rentes mais aussi de les revaloriser annuellement comme les traitements des fonctionnaires». Or, depuis le sauvetage du Cref au début des années 2000, «l’épargne et les rentes versées par le R1 n’ont jamais été revalorisées, engendrant une nouvelle perte de pouvoir d’achat pour les adhérents de plus de 16% à fin 2013».

Débat autour de la baisse des rentes Corem

Sur le report du droit à rente à taux plein de deux années (de 60 à 62 ans), l’Arcaf compare cette mesure à «une nouvelle amputation des droits des cotisants Corem auxquels on supprime deux années de rente». Et alors qu’Alain Hernandez, président de l’UMR, précisait, le 10 octobre, sur le site de l’Argus de l’assurance qu’il n’avait jamais été envisagé «de baisser de la valeur du point de Corem, donc de baisser les rentes des sociétaires», l’Arcaf considère qu’à travers cette mesure, «il s’agit bien, là aussi, d’une diminution des rentes».


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Solvabilité 2 : l’UMR tire la sonnette d’alarme sur l’épargne retraite

«Si cette directive s’applique en l’état actuel, c’est la fin de l’épargne retraite», estime Paul Le Bihan, le nouveau directeur général de l’UMR.

Corem, le complément retraite mutualiste par points de l’Union mutualiste retraite, risque d’être impacté par la directive Solvabilité 2. 

Décidemment, l’UMR traverse une période difficile. Alors qu’elle vient d’annoncer une baisse importante des rentes versées à ses adhérents du régime de retraite fermé R1, l’Union mutualiste s’inquiète aussi de l’avenir de son produit phare, Corem. «La problématique du Corem est plus réglementaire qu’économique», précise Alain Hernandez, président de l’UMR. Qui ajoute : «Pour Corem, nous sommes en effet sur la trajectoire fixée il y a douze ans lors de la mise en place du plan de convergence, sauf que Solvabilité 2 remet tout en cause.»

L’héritier du Cref

Fort de près de 335 000 sociétaires, Corem est, tout comme R1, issu du Complément de retraite de l’Education nationale et de la Fonction publique (Cref). De ce fait, même si ce complément retraite mutualiste par points accueille de nouveaux adhérents, il gère également les anciens cotisants au Cref d’après 1989. Et doit donc faire face, depuis sa création, à un défaut de provisionnement. Pour autant, selon le rapport 2013 de l’UMR, le provisionnement intégral du régime Corem a été atteint fin 2013, selon les paramètres fixés par le plan de convergence en 2002, à savoir les tables d’espérance de vie de 1993 et un taux d’actualisation de ses engagements de 3%.   

Des taux trop bas

Des paramètres qui se révèlent aujourd’hui totalement inadaptés. De nouvelles tables de mortalité ont été publiées en 2005 et, plus encore, les taux d’intérêts, qui servent de référence pour le taux d’actualisation des engagements, stagnent à un niveau historiquement bas. Et, par ailleurs, Corem a peu de chances de pouvoir garder ses critères dérogatoires lors du passage sous Solvabilité 2, dont l’ambition est de placer la réalité économique au coeur du dispositif prudentiel.  

pas de baisse des rentes

Dans ces conditions, l’Union mutualiste retraite a décidé d’agir dès 2013. Une assemblée générale extraordinaire organisée le 18 novembre prochain, proposera l’entrée en vigeur dès le 1er janvier 2015 de deux mesures qui devaient initialement s’échelonner jusqu’à 2016. L’une tient à la baisse du taux d’escompte du régime, de 2,3% à 1,5%. Et l’autre à l’allongement de l’âge de référence pour obtenir une retraite à taux plein, de 60 à 62 ans. «Pour autant, nous n’avons jamais envisagé de baisser la valeur du point de Corem, donc de baisser les rentes de nos sociétaires», tient à préciser Alain Hernandez.

L’épargne retraite en danger ? 

De fait, à l’instar de nombre de professionnels de la retraite, l’UMR considère que le problème de fond tient au caractère totalement inadapté de Solvabilité 2 à cette activité. «Si cette directive s’applique en l’état actuel, c’est la fin de l’épargne retraite. Car demain, quel acteur institutionnel voudra investir dans un produit qui demande autant de provisionnement et de fonds propres ?», s’interroge Paul Le Bihan, le nouveau directeur général de l’UMR. Alors que la transposition de Solva 2 est prévue pour fin mars, l’Union mutualiste tente donc de provoquer une véritable prise de conscience des pouvoirs publics sur la nécessité d’intégrer les spécificités d’une activité retraite dont l’horizon est de très long terme. Mais la marge de manœuvre est étroite et la mobilisation difficile. En France, selon le Conseil d’orientation des retraites (Cor), l’épargne retraite ne représente que 11 Md€ de cotisations, soit plus de dix fois moins que l’assurance vie (144 Md€). 


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