Hamon

Projet de loi Hamon : vote en seconde lecture à l’Assemblée

L’Assemblée nationale a adopté dans la nuit du 16 au 17 décembre 2013 le projet de loi Hamon sur la Consommation en deuxième lecture. L’amendement sur l’assurance emprunteur, déposé par le ministre délégué à la Consommation Benoît Hamon au dernier moment, a aussi été adopté : il prévoit la libre résiliation du contrat d’assurance emprunteur pendant un an à compter de la date de souscription.

Le projet de loi Hamon apportera quelques nouveautés significatives au secteur de l’assurance, principalement par sa mesure phare en la matière : la résiliation infra annuelle pour les contrats d’assurance automobile, habitation et affinitaire (téléphonie, électroménager, etc.). Cette mesure permettra aux souscripteurs de ces contrats de les résilier librement au bout d’un an, alors qu’ils avaient une marge de manœuvre réduite jusqu’à présent : il n’était possible de les résilier que dans les deux mois qui précédent chaque date anniversaire du contrat.

L’action de groupe pour les consommateurs est une des autres mesures majeures du projet de loi. Elle permettra aux consommateurs qui se sentent lésés après l’achat d’un produit de se regrouper pour intenter une action en justice.

Le projet de loi Hamon sera réexaminé au Sénat début 2014.

 


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Assurance emprunteur : Hamon espère une baisse des prix de 30%

Le ministre délégué à la Consommation Benoît Hamon compte faire baisser les prix de l’assurance emprunteur de 10 à 30% en instaurant plus de concurrence dans ce secteur. Le ministre a déposé un amendement à son projet de loi sur la consommation permettant aux souscripteurs d’une assurance emprunteur de pouvoir choisir librement un autre contrat que celui de leur banque dans l’année qui suit la signature de leur prêt immobilier.

« Actuellement, l’assurance emprunteur peut représenter jusqu’à 30% du capital à rembourser […] cela peut aller jusqu’à 20.000 euros dans certain cas», a déclaré Benoît Hamon sur BFM TV mardi 17 décembre 2013. « Il y avait un manque de mobilité, les conditions de la concurrence n’étaient pas réunies et dans ce cas-là, la concurrence a du bon », a-t-il renchéri, justifiant ainsi sa volonté d’ouvrir l’assurance emprunteur à d’autres acteurs que les banques qui proposent des crédits immobiliers afin de faire baisser les prix.

La démarche est sensiblement la même pour la libre résiliation des contrats d’assurance multirisques habitation, automobile et affinitaire au bout d’un an de souscription. Benoît Hamon s’est d’ailleurs félicité des premiers signes renvoyés par le marché de l’assurance suite à la mise en place de cette libre résiliation : « Je suis très heureux qu’un certain nombre de société d’assurances ait annoncé la baisse des prix de leurs assurances auto pour 2014. »

Le projet de loi Hamon sur la consommation a été adopté en seconde lecture à l’Assemblée nationale dans la nuit du 16 au 17 décembre 2013. Il sera réexaminé au Sénat en début d’année 2014.

 


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Les assurances « affinitaires » dans le collimateur de Benoit Hamon

Benoit Hamon, ministre délégué à la Consommation

Le projet de loi sur la consommation durcit le cadre réglementaire des assurances vendues en complément d’un produit ou d’un service. Un moyen, selon le ministre, de lutter contre la « multi-assurance » et les dépenses inutiles qu’elle engendre pour les ménages.

Le ministre de la Consommation, Benoit Hamon, a sonné la charge contre les assurances dites « affinitaires ». Ces couvertures, généralement vendues au téléphone, sur le lieu de vente ou proposées en « inclusion » dans les cartes bancaires, se présentent comme des compléments à un produit ou à un service, comme l’assurance annulation pour un voyage ou l’assurance perte, vol et endommagement liée à l’achat d’un téléphone portable.
Le problème, c’est que ces garanties couvrent souvent des risques déjà assurés, à l’instar des assurances ski (ou neige) commercialisées avec les forfaits de remontées mécaniques, alors qu’elles sont comprises dans la majorité des contrats multirisques habitation (MRH). D’où un risque de « multi-assurance » pointé par le projet de loi sur la Consommation présenté le 2 mai 2013 en conseil des ministres par Benoit Hamon et son ministre de tutelle, Pierre Moscovici.

Un délai de 14 jours de résiliation

Pour combattre ce phénomène, qui grève inutilement le budget de ménages par ailleurs en perte de pouvoir d’achat, le texte préconise l’obligation pour les assureurs d’informer l’assuré par écrit avant la conclusion du contrat « du fait qu’il dispose d’un droit de renonciation s’il est déjà bénéficiaire d’une police couvrant au moins l’un des risques visés par le projet de contrat ».
Le projet de loi prévoit ainsi qu’un assuré pourra résilier son assurance affinitaire s’il justifie qu’il est déjà couvert pour ce risque « sans frais ni pénalité dans un délai maximum de 14 jours à compter de la conclusion du contrat et à condition qu’un sinistre mettant en jeu la garantie du contrat ne soit pas intervenu durant ce délai ». Dans ce cas, l’assureur devra rembourser le souscripteur dans un délai de 30 jours « à compter de la date d’exercice du droit de renonciation ».

La chasse aux doublons

« Cette mesure apportera aux consommateurs une protection importante contre le risque de multi-assurance, évitant ainsi des dépenses dépourvues de toute justification », résume le texte. De quoi ravir les associations de défense des consommateurs, très remontées vis-à-vis des assurances affinitaires. Dans une enquête parue fin 2012, l’UFC-Que choisir avait montré que seuls 48% des vols de téléphones étaient réellement couverts par les assurances de téléphonie mobile. Ce n’est d’ailleurs par un hasard si, d’après un sondage CSA publié en janvier 2013, 70% des personnes interrogées déclarent avoir une image négative des assurances affinitaires.
Le projet de loi Hamon tombe mal pour les assureurs pour qui les assurances affinitaires constituent un relais de croissance en ces temps de crise économique et de budget contraint. Un syndicat professionnel, la Fédération des garanties et assurances affinitaires (FG2A), s’est récemment constitué et, conscient de la mauvaise image de ces produits, promet la création d’ici à la fin de l’année d’un label de qualité.
Il est à noter que le Comité consultatif des services financiers (CCSF) avait émis, le 20 mars 2012, un avis sur la multi-assurance à la demande de Bercy. Ce comité, chargé d’étudier les relations entre les banquiers, les assureurs et les clients, n’avait à l’époque rien trouvé à redire contre les assurances affinitaires, soulignant même que « l’élimination des doublons ne doit pas conduire à des cas de non-assurance ». Le CCSF avait alors promis « un nouveau point » dans un délai d’un an.

Sur le même thème : La résiliation des contrats d’assurance facilitée, sauf pour la santé !

 


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