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Les internautes, future cible des assureurs

assurance, ordinateur, internet

De même que les entreprises, les particuliers sont victimes de piratages informatiques de plus en plus fréquents. Ce phénomène grandissant incite les assureurs à développer leur gamme de produits en l’adaptant aux nouveaux risques d’Internet et de la cybercriminalité.

 Quel internaute n’a pas été récemment la cible d’un email douteux l’invitant à mettre à jour ses coordonnées bancaires ? Selon la société américaine de sécurité informatique Symantec, 556 millions de personnes ont ainsi été victimes d’une arnaque sur Internet en 2012 à travers le monde, soit le chiffre inquiétant de 18 victimes à la seconde.

Plus de dix millions de victimes en France en 2011

En France, la situation serait encore moins rassurante. « La perte financière par victime est estimée à 247 euros, soit 57% de plus que la moyenne mondiale », pointe l’éditeur de l’antivirus Norton dans son dernier rapport annuel. Plus de dix millions de particuliers ont ainsi été les proies de la cybercriminalité, toutes techniques confondues dans l’Hexagone en 2011. Soit un montant total estimé à 2,5 milliards d’euros en hausse de 38% par rapport à l’année précédente.

La cybercriminalité regroupe « l’ensemble des infractions qui sont commises via les réseaux informatiques, notamment sur le réseau internet », précise le site internet du ministère de l’Intérieur. Elle peut prendre de nombreuses formes telles que les escroqueries en ligne, la fraude aux moyens de paiement, les attaques de réseau, le piratage, le vol ou la détérioration de données, l’usurpation d’identité, l’atteinte aux droits d’auteur ou à la vie privée, ou encore la diffusion d’images illicites. La société Edf a ainsi récemment admis être victime d’une attaque géante d’hameçonnage : des centaines de de ses clients étaient chaque mois pressés de donner leurs coordonnées bancaires en réponse à des mails frauduleux.

Réaction des assureurs

Pour couvrir ces risques nouveaux, les assureurs s’infiltrent leur tour dans la brèche, en proposant de nouvelles offres de produits et services d’assurance visant à protéger les internautes. Swiss Life propose ainsi depuis novembre 2011 une garantie spécifique contre les risques d’atteinte à la réputation sur internet, « SwissLife e-reputation ». Ce contrat pionnier prévoit une prise en charge annuelle des préjudices plafonnée à 10.000 euros par an, ainsi qu’une assistance juridique et la suppression ou le nettoyage du contenu litigieux par l’intervention d’une société spécialisée Reputation Squad.

Dans la lignée de son concurrent, Axa a ajouté depuis janvier 2012 à son contrat contre les risques de la vie courante, « Protection familiale intégr@le », une assurance dédiée aux « dangers d’Internet ». Elle vise à protéger le client lors d’atteinte à l’e-réputation, l’usurpation d’identité, l’utilisation frauduleuse de moyen de paiement, ou encore les litiges commerciaux. En plus de la réparation financière du préjudice (jusqu’à 5.000 euros par an), l’assureur intervient là encore techniquement auprès de ses assurés en proposant un « accompagnement dans les démarches à accomplir », le « nettoyage des données malveillante sur internet », ou même un « soutien psychologique ». « Ce produit est un succès », confie l’assureur qui constate que les préjudices déclarés touchent en particulier « des comportements malveillants sur les réseaux sociaux concernant les enfants et les achats en ligne des seniors. »

Au regard du taux d’équipement internet, qui atteint près de 100% des foyers français, nul doute que ces produits devraient bientôt se généraliser à l’ensemble des sociétés d’assurance. Selon les estimations, 4 millions de ménages pourraient s’équiper de ce type de garanties dans un horizon à trois ans.

 


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