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Aide à la complémentaire santé : plus aucun frais à avancer en 2015

Les titulaires de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé seront les premiers à profiter de la généralisation du tiers-payant au 1er juillet 2015. Ils n’auront plus aucun frais à avancer en allant consulter leur médecin.

feuille de soin

 

Aller chez le médecin sans avancer le moindre sous sera bientôt une réalité. Parmi les mesures inscrites au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 (PLFSS 2015), figure la première étape de la « généralisation » du tiers-payant. En effet, si la ministre de la Santé, Marisol Touraine, souhaite étendre « le tiers-payant à tous les assurés », l’entrée en vigueur de la disposition se fera en plusieurs étapes jusqu’en 2017.

Les premiers touchés seront les bénéficiaires de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS). Pour rappel, l’ACS est versée sous conditions de ressources sous la forme d’un chèque dont le montant varie avec l’âge du bénéficiaire (de 100 à 500 euros par an), en contrepartie d’une souscription à une complémentaire santé. Il est ainsi rappelé dans l’exposé des motifs de l’article 29 du PLFSS 2015 que la convention médicale prévoit déjà la pratique du tiers-payant pour la part des dépenses de santé remboursée par les régimes obligatoires d’assurance maladie pour les bénéficiaires de l’ACS, mais pas pour la part complémentaire.

Entrée en vigueur le 1er juillet 2015

« Afin de compléter cette disposition, il est proposé d’étendre la dispense d’avance de frais à la part complémentaire des prestations d’assurance maladie en instaurant un tiers-payant intégral à destination des bénéficiaires de l’ACS ayant utilisé leur attestation de droits pour souscrire une assurance maladie complémentaire », est-il ainsi indiqué dans l’article. « La généralisation du tiers-payant intégral aux bénéficiaires de l’ACS interviendra à compter de la date d’entrée en vigueur de la réforme des contrats ACS, le 1er juillet 2015 », est-il précisé. Concrètement, le patient n’aura plus aucun frais à avancer chez un médecin généraliste ou un spécialiste à l’issue d’une consultation. A l’heure actuelle, il faut attendre plusieurs jours pour se faire rembourser la partie prise en charge par la « mutuelle ». Les bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) sont déjà dispensés de l’intégralité de l’avance des frais.

Marisol Touraine le martèle : l’objectif est de faciliter l’accès aux soins pour les plus modestes et surtout d’enrayer la tendance de renoncement aux soins. 55% des assurés avouent avoir déjà renoncé à des soins compte tenu de l’avance de frais trop élevée, selon une étude menée par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du Gard en 2013. Par ailleurs, faute d’informations suffisantes, de nombreux patients modestes refusent de se soigner ne sachant pas qu’ils peuvent prétendre à l’ACS. Invitée d’Europe 1 le 15 octobre, la ministre de la Santé a réaffirmé que la généralisation progressive du tiers-payant est « une mesure de progrès, une mesure de gauche ». Avant d’ajouter que « chacun doit pouvoir accéder à son médecin sans avoir d’obstacles financiers ».

Mais tous ne sont pas d’accord

De leur côté, les médecins voient rouge. Ils y entraperçoivent une ouverture à la « déresponsabilisation » des patients. Pour eux, la disposition consiste « à généraliser le tiers-payant à des personnes qui n’en n’ont pas besoin » alors même que les praticiens accordent déjà le tiers-payant aux patients en difficulté économique. Mais ce que les professionnels de santé reprochent avant tout à cette généralisation, c’est que sans avance de frais chez le médecin, les Français risquent de perdre de vue ce que coûte la santé en ayant pour acquis que l’acte médical est gratuit. « Je prends l’engagement que le système sera simple d’accès et de mise en œuvre pour les médecins », a assuré Marisol Touraine.

Le PLFSS 2015, actuellement débattu en commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale, sera examiné en séance publique à partir du 21 octobre prochain. Quant à la généralisation pour tous les assurés, la mesure est inscrite au projet de loi de santé, présenté ce mercredi 15 octobre en Conseil des ministres pour un examen au Parlement prévu début 2015.

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Hausse des frais de santé pour les étudiants de 20% en 3 ans

La hausse du coût de la rentrée scolaire pour les étudiants en 2014 est notamment due à l’augmentation des frais de santé. Le montant de l’affiliation à la sécurité sociale et à une mutuelle santé a grimpé de 82 euros en trois ans. Résultat, des étudiants n’ont plus les moyens de se soigner.

feuille de soin médecin

Se soigner ? Trop cher ! De plus en plus d’étudiants y renoncent faute de moyens. Selon une étude publiée le 18 août 2014 par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), le coût de la rentrée scolaire étudiante progresse de 1,5% entre 2013 et 2014. De son côté, l’Union nationale des étudiants de France (Unef) avance que la rentrée coûtera 2% de plus aux étudiants cette année. En cause notamment, l’augmentation constante des frais de santé ces dernières années.

82 euros supplémentaires pour se soigner

En effet, les deux associations s’accordent pour expliquer cette hausse principalement par les prix élevés des loyers mais également des frais de santé. Selon la Fage, ces derniers, comprenant la cotisation à la sécurité sociale étudiante et une complémentaire santé, ont grimpé de 20% en 3 ans, soit 82 euros supplémentaires. Dans le détail, le montant de l’affiliation à la sécurité sociale étudiante a connu une hausse de 10 euros depuis 2011. Son montant a été rehaussé pour l’année universitaire 2014-2015 de deux euros à 213 euros.

Mais ce sont essentiellement les dépenses pour être couvert par une complémentaire santé qui pèsent dans le porte-monnaie des étudiants : elles ont progressé de 72 euros en trois ans. Résultat : plus de 200 euros supplémentaires à débourser en moyenne. Selon la Fage, il faut compter en moyenne 276 euros pour l’année, contre 228 euros pour l’Unef. A noter que si les boursiers ne paient pas l’affiliation à la sécurité sociale, les frais engagés pour une mutuelle santé ne sont pas pris en charge.

« Le premier réflexe est de vérifier si vous ne pouvez pas bénéficier des garanties de la complémentaire santé de vos parents avec peu ou pas de supplément de cotisation », note l’assurance maladie. En effet, en règle générale, les étudiants de 16 à 19 ans sont déjà couverts par la mutuelle de leurs parents. Il ne sert donc à rien d’engager des frais supplémentaires. Au-delà, il faudra rechercher une couverture personnelle. L’assurance maladie conseille de « faire le point sur ses besoins (optique, dentaire, contraception…) et de demander gratuitement des devis à plusieurs assureurs ».

Renoncement aux soins

Face à ce constat, « le renoncement aux soins s’aggrave chez les étudiants avec de telles augmentations », déplore le président de la Fage, Julien Blanchet. Ainsi, un étudiant sur cinq ne se soigne plus, selon une enquête menée par l’Institut CSA en septembre 2013. Parallèlement, 27% n’ont pas consulté de médecin et 18% ne sont pas couverts par une complémentaire santé faute de moyens, d’après la Fage.

Pourtant la qualité des soins est « pitoyable », selon ce dernier. D’après une étude publiée par la Cour des comptes en septembre 2013, 93% des appels reçus par les sécurités sociales étudiantes ne sont pas traités. Tandis qu’un tiers des étudiants attend plus de 3 mois leur carte Vitale, selon une autre enquête diffusée par l’UFC Que-Choisir en septembre 2012.

Deux aides spécifiques à la santé

Les étudiants les plus modestes peuvent toutefois se rassurer, des aides existent. Un étudiant peut faire une demande de couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) sous conditions de revenus. Il ne doit pas toucher plus de 8.644,52 euros de revenus annuels. La CMU-C, qui vient en complément de la sécurité sociale étudiante, couvre 100% des dépenses de santé hors dépassements d’honoraires.

Un étudiant peut également faire appel à l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS). Le plafond de revenus est fixé à 11.670,10 euros pour une personne seule. L’ACS est une « attestation-chèque » dont le montant varie selon l’âge de l’assuré : de 100 euros pour les moins de 16 ans à 200 euros pour les 16-49 ans. L’objectif de cette aide est notamment d’inciter les personnes aux revenus modestes à souscrire une complémentaire santé.

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Tiers-payant : consultations chez les médecins sans avance de frais d’ici 2017

La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a annoncé une généralisation du tiers payant à la médecine de ville. Les médecins sont vent debout contre cette réforme, la dispense d’avance de frais devant s’appliquer à des patients qui n’en ont pas besoin.

Tiers-payant universel, mesure-phare de la loi santé

Consulter un médecin généraliste ou spécialiste en ville sans avancer d’argent… Telle est la mesure phare de la loi de santé dont la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a présenté les grandes orientations jeudi 19 juin 2014 devant les professionnels à Paris. « D’ici 2017, le tiers payant sera étendu à tous les assurés », a annoncé la numéro sept du gouvernement Valls (voir vidéo ci-dessous : à partir de 19’50). Conséquence, le patient n’aura plus à régler la note à l’issue d’une consultation, quels que soient son niveau de revenus et l’étendue de sa couverture santé. Pour l’heure, il faut attendre plusieurs jours pour se faire rembourser les frais avancés par la Sécurité sociale (5 jours en moyenne) et le cas échéant par une mutuelle complémentaire.

Dispense d’avance de frais étendue par étapes

Cette généralisation va prendre plusieurs années. Une première étape est prévue en 2014 pour les personnes qui n’ont pas les moyens de se payer une mutuelle. « Dès l’an prochain, les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS) seront ainsi dispensés d’avance de frais », a déclaré la ministre.

Actuellement, le système du tiers payant s’applique déjà en pharmacie lors de la délivrance des médicaments. C’est moins connu mais il existe aussi dans la médecine : il y a une quinzaine de cas de dispense d’avance de frais prévus par la réglementation et 35% des actes de médecine de ville bénéficient déjà du tiers payant, selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) remis en juillet 2013… à la demande du gouvernement. L’annonce d’une généralisation est donc tout sauf une surprise : le 23 septembre 2013, Marisol Touraine avait déjà pris l’engagement de généraliser le tiers payant.

Tiers payant déjà en vigueur pour les patients qui en ont besoin

Une possibilité qui ne plaît guère aux médecins. Les syndicats de praticiens s’opposent unanimement à cette réforme. Première critique, la dispense d’avance de frais s’applique déjà aux personnes qui en éprouvent la nécessité. « Les médecins sont d’accord pour pratiquer le tiers payant aux personnes qui en ont besoin. On le fait déjà pour la CMU (couverture maladie universelle, NDLR), pour les aides médicales d’Etat », remarque Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président de la Fédération des médecins de France (FMF) à l’antenne de RTL. « Le tiers payant social existe déjà et concerne les personnes en situation précaire (AME, CMU, ACS), les patients victimes d’un accident de travail et ceux en ALD (affection de longue durée, NDLR) pris en charge à 100 % », atteste l’UNOF-CSMF, premier syndicat de médecins généralistes libéraux.

Pour les praticiens, la disposition annoncée par la ministre consiste ni plus ni moins à « généraliser le tiers payant à des personnes qui n’en ont pas besoin », déplore Jean-Paul Hamon. En pratique, les professionnels de santé affirment en outre faire preuve de mansuétude à l’égard de leurs patients en difficulté qui ne respectent pas les cas légaux de dispense d’avance de frais. « Les médecins généralistes font preuve de discernement. Soit ils accordent le tiers payant à ceux ne rentrant pas dans ces critères, mais en difficulté économique ou bien ils leur consentent des facilités de paiement, notamment en repoussant l’encaissement des chèques », revendique l’UNOF-CSMF.

Jean-Paul Hamon : “On demande aux médecins de… par rtl-fr

Le coût de la santé perdu de vue ?

Les médecins craignent également une déresponsabilisation des malades. Leur raisonnement : sans avance de frais à leur docteur, les Français risquent de perdre de vue ce que coûte la santé à l’heure où le gouvernement s’attaque à la limitation des dépenses publiques en général et de la Sécurité sociale en particulier. C’est ce que souligne la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). « Le risque de transformer la carte vitale en carte de paiement est non seulement de déresponsabiliser les patients au regard du coût de leur santé, mais surtout de déprécier les actes médicaux devenus virtuellement gratuits », fustige cette organisation.

Les praticiens agitent enfin le spectre d’un surcoût administratif lié à la généralisation du tiers payant qu’ils vont devoir assumer. Un coût chiffré à 3,50 euros par acte par la Fédération des centres de santé mutualistes, que le gouvernement n’a pas prévu de compenser, d’après les syndicats. « La généralisation du tiers payant revient à imposer une baisse tarifaire totalement inacceptable, alors que d’autres solutions, souples et modernes, comme la carte de paiement à débit différé santé, pourraient être développées », propose la CSMF.

La présentation du projet de loi en conseil des ministres est prévue en septembre 2014, pour un examen à l’Assemblée nationale début 2015.

 


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