euros

Assurance vie : votre fonds euros investi dès fin 2013 en obligations d’ETI

Un aménagement du Code des assurances vise à favoriser l’investissement des assureurs

Quels actifs se nichent dans le fonds en euros de votre assurance vie ?

placement, opcvm

Depuis quelques années, les assureurs ne cessent d’évoquer la baisse du rendement de leurs fonds en euros. Pour mieux comprendre cette tendance, le site de prescription d’assurance GoodValueformoney a analysé la composition des supports en euros des contrats d’assurance vie à fin 2012.

Si aucun fond en euros ne ressemble à un autre, une photographie de leur composition moyenne peut permettre d’expliquer la dégradation continue de leur rendement. C’est l’exercice auquel s’est essayé le site GoodValueformoney, en dépit de la « dispersion croissante des politiques financières d’investissement entre les assureurs-vie ».

80% d’obligations malgré la baisse de leurs taux

Premier enseignement de cette étude, les fonds en euros classique sont très majoritairement composés d’obligations, 80% en moyenne à la fin 2012. Cet actif qui permet en théorie de garantir le capital de l’assuré fait consensus parmi les compagnies d’assurance. « Les fonds en euros classiques analysés sont tous composés d’au moins 70 % d’obligations », observe l’étude qui précise que la palme « sécuritaire » revient au contrat de l’association Gaipare avec 94% d’obligations !
La réduction de leurs taux d’intérêts, à l’image de celle de l’OAT (Obligation assimilable du Trésor) 10 ans, passée de 3,18% le 6 mai 2010 à 1,69% au 6 mai 2013 selon la Banque de France, justifie pourtant en grande partie la diminution des rendements des contrats en euros. L’amplitude de cette baisse dépend alors de la nature des obligations logées dans votre fonds en euros. De sensibles divergences subsistent ainsi « en termes de répartition entre les obligations souveraines et les obligations corporate », souligne le site qui oppose par exemple les actifs généraux de La Mondiale (24% de titres souverains et 76% de corporate) et celui d’ACM Vie du Crédit Mutuel Centre-Est Europe CIC (86% de titres souverains et 14% de corporate). De même les obligations souveraines investies sur les PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne), dont l’allocation peut varier du simple au triple entre les assureurs, permettent « d’aller chercher du rendement ».
Autre actif sûr, « l’immobilier représente un poids relatif très variable selon les fonds en euros classiques », pointe l’étude, qui établit sa moyenne d’investissement à 5%. La France Mutualiste fait notamment monter cette allocation à 9,5% tandis que l’actif général de GMF Vie s’établit à 7,6%.

Actions et monétaire pour dégager du rendement

Les supports monétaires concernent par ailleurs 5,51% des allocations d’actifs en moyenne. Un choix motivé par la volonté des assureurs « de générer du rendement », constate le site. Là encore, les disparités sont importantes : Generali Vie les inclut à hauteur de 12 à 15% de ses fonds en euros, contre 10% seulement pour le contrat Predica du Crédit Agricole par exemple. En complément, les actions composent 8,04% des fonds euros classiques, là encore dans une optique de rendement pour les épargnants.

Cette analyse du site GoodValueformoney se base sur la communication officielle de 30 fonds en euros pesant 650 millions d’euros d’actifs, dont 25 fonds en euros « classiques ».

 


Tout Sur l'Assurance-Vie

SCPI dans l’assurance vie : une alternative aux fonds euros ?

assurancevie, avis, expert, vrignaud

AVIS D’EXPERT – Avec la baisse des rendements des fonds euros, certains contrats diversifiés, notamment en actif immobilier, peuvent s’avérer pertinent. Julien Vrignaud, conseiller en gestion de patrimoine indépendant a jeté son dévolu sur les SCPI.

 Si ces dernières années l’assurance-vie a indéniablement été l’épargne préférée des ménages français, force est de constater qu’elle a récemment délaissé la première place à son collègue le Livret A. 2012 restera sans doute une année charnière pour les fonds euros, avec un rendement moyen de 2.80% net de prélèvements sociaux, soit une baisse de 0.2% par rapport à 2011. Ce placement « père de famille » fait tout de même mieux que ses homologues : 2.25% pour le Livret A et le LDD, 2.75% pour le Livret d’épargne populaire et enfin 2.5% pour le PEL.

Chute continue du rendement moyen des fonds euros depuis 1996

Les fonds garantis des assureurs ont jusqu’en 2008 servis des rendements largement supérieurs à l’inflation. La tendance est aujourd’hui à la baisse, passant d’une moyenne de 5.7% en 1996, à 2.8% en 2012.

La mise en application de la réglementation européenne Solvabilité 2 oblige les assureurs à augmenter leur marge de solvabilité (fonds propres dont doit disposer la compagnie) en fonction du type d’actif acheté. Pour les actions européennes cette marge est de 30%, 40% pour les autres actions et 0% pour les obligations d’Etats des pays de l’OCDE. Les assureurs ont donc tendance à augmenter leurs provisions d’obligations d’Etats « sûrs ». Le problème est que ces obligations se situent à des niveaux historiquement bas ! Par conséquent la baisse de rendement des fonds euros risque de se poursuivre dans les mois à venir.

assurancevie, scpi

Un effet de ciseaux : risque inflationniste

Les assureurs en parlent peu, pourtant l’inflation est l’une des composantes du calcul de rendement de l’assurance vie. Le 17 janvier dernier, l’Insee publiait ce chiffre clé : en 2012, la hausse générale de l’indice des prix s’établissait à 2%. S’il est vrai que ces dix dernières années l’inflation était largement couverte par les très bons rendements des fonds euros, aujourd’hui pas besoin de calculs savants pour comprendre que les perspectives d’enrichissement réel sur ces contrats sont très restreintes. En 2013, l’inflation devrait être légèrement plus faible selon les prévisions de l’Insee, mais restera un facteur extrêmement important en terme d’enrichissement réel.

C’est à partir de cette constatation alarmante qu’inclure des parts de SCPI dans son assurance-vie peut constituer une alternative intéressante. En effet l’immobilier est traditionnellement considéré comme une protection naturelle contre l’inflation car les loyers évoluent en même temps que les prix du marché.

La SCPI dans l’assurance-vie

Une SCPI est une société civile de placement immobilier qui a pour but d’acquérir et de louer des biens immobiliers. Les particuliers qui achètent des parts dans les SCPI deviennent des associés et perçoivent des loyers au prorata du nombre de parts détenus dans la société. Les SCPI versent en moyenne un rendement de 5,2% net de frais de gestion par an. Ce produit est un véritable couteau suisse car il est possible d’acheter des parts en cash, par emprunt, en démembrement ou au sein d’un contrat d’assurance vie.

Pourquoi la SCPI en assurance vie a le vent en poupe

1. Une rentabilité élevée, 2 fois supérieure à celle des fonds euros.

Distribuant des revenus deux fois plus élevés qu’un fond euro classique, les SCPI dynamisent fortement l’assurance vie avec un couple rendement/risque plus équilibré.

2. La liquidité des parts est assurée par la compagnie d’assurance.

On reproche souvent aux SCPI leur manque de liquidité. Si vous décidez de récupérer votre capital, l’assureur vous assure la revente à la valeur de réalisation de la part donnée par le gestionnaire.

3. Bénéficier de la fiscalité de l’assurance vie

Les loyers générés par les parts de SCPI sont directement réinvestis dans le contrat d’assurance vie et financent l’achat de nouvelles parts ou sont versés sur un fond euro. Ces revenus pourront bénéficier de l’imposition du contrat d’assurance vie, dégressive avec le temps. En effet deux options s’offrent à vous. La première : vos gains sont taxés à la hauteur de votre taux marginal d’imposition ainsi qu’aux prélèvements sociaux (15.5%). La seconde option est le régime des prélèvements forfaitaires libératoires qui s’élève à 35% si le retrait des fonds s’effectue avant 4 ans, de 15% entre 4 et 8 ans, et de 7,5% au-delà des 8 ans, après abattement de 4.600 euros pour une personne seule et de 9.200 pour un couple. Là encore, il faut y ajouter la CSG et la CRDS.

4. Une décote boostant la rentabilité

La plupart des contrats d’assurance vie proposant l’intégration de SCPI, permettent d’y souscrire avec une décote sur le prix des parts. Le prix de ces parts diminue le plus souvent de 2.5%. Cette décote augmente la rentabilité de votre investissement. (Attention, cette décote peut également venir pénaliser votre rentabilité ! NDLR)

Pour conclure, avant d’investir en SCPI dans un contrat d’assurance vie, il convient de déterminer le contrat adapté à ses besoins. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte :

1/ Quels sont les SCPI éligibles sur le contrat ?

2/ Quel pourcentage maximal est-il possible d’investir en SCPI dans le contrat ?

3/ Quels sont les frais d’entrée et de gestion du contrat ?

4/ A quel prix les SCPI sont-elles achetées ? Sur quelle valeur de retrait ?

5/ Les dividendes (loyers) sont-ils redistribués intégralement ?

6/ Sur quel support les loyers sont-ils versés ? Fond euro ou rachat de part ?

Biographie :Titulaire du master Banque Finance de Rennes 1 et du 3ème cycle en management et stratégie d’entreprise à l’école de commerce de Lyon, Julien Vrignaud est conseiller en gestion de patrimoine indépendant. Après avoir passé plusieurs années dans un cabinet de gestion privé Parisien, Julien Vrignaud a créé avec 3 associés en 2010 son propre cabinet de conseil en gestion de patrimoine qui compte aujourd’hui 12 consultants.

 


Tout Sur l'Assurance-Vie

Les fonds euros « actifs » tirent leur épingle du jeu

Les contrats d’assurance vie en euros, comprenant une « poche » composée majoritairement d’actions, affichent de bons rendements pour 2012.

Assurance vie en euros : le rendement moyen 2012 entre 2,80 et 2,90%

assurance-vie, euros, rendement, 2012

2,90% selon les assureurs, 2,80 à 2,85% selon les actuaires d’Optimind… Le taux de rendement des fonds en euros n’a que faiblement diminué par rapport à 2011 (3%). Les différences entre les contrats ont tendance à se creuser.

La rentabilité des fonds et contrats d’assurance vie en euros a bien résisté en 2012. De 3% en 2011, la rémunération moyenne reversée aux détenteurs est passée dans une fourchette de 2,80 à 2,90% en 2012 selon les différentes estimations. Cyrille Chartier-Kastler, président de Goodvalueformoney et du cabinet Facts & Figures, situe le taux moyen à 2,85%, le cabinet de conseil en actuariat Optimind dans une fourchette de 2,80 et 2,85% et la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (FFSA) à 2,90%.

Performance meilleure que celle du Livret A

Pour Jean-François Lequoy, délégué général de la FFSA, ces rendements estimés « sont restés attractifs avec une baisse extrêmement limitée par rapport à 2011 ». Ce représentant des assureurs estime que la performance affichée l’an passé permet à l’assurance vie de « surclasser tous les autres placements » courants des Français. Selon un comparatif dressé par la FFSA sur la base de rémunérations moyennes annuelles, l’assurance vie en euros devance le livret d’épargne populaire (LEP, 2,75%), le plan d’épargne logement (PEL, 2,50%), les livrets A et LDD (2,25%), le compte-épargne logement (CEL, 1,50%), ainsi que les comptes à terme et livrets soumis à l’impôt (0,6%).

Limite de l’exercice, cette comparaison est présentée brute de fiscalité et de prélèvements sociaux. Mais la FFSA a elle-même rappelé que l’alourdissement de la fiscalité de l’assurance entre 2009 et 2012 a impacté les assurés vie pour un taux équivalent à 0,8 point de rendement sur la période.

La sécurité avant tout

Les compagnies ont d’ailleurs pris acte de cette moindre attractivité du fonds en euros. Si 77% des assureurs vie interrogés par le cabinet d’actuariat et de conseil Optimind Winter, se déclarent confiants en l’avenir du produit, 76% s’attendent à une baisse continue des rendements. « Les Français ont intégré le fait que les fonds euros n’étaient plus forcément performants. Ils recherchent avant tout dans ces produits de la sécurité et les assureurs l’ont compris », analyse Corinne Jehl, actuaire consultante chez Optimind Winter.

Ces derniers ont ainsi plus que jamais alimenté leur provision pour participation aux excédents (PPE). Il s’agit d’une réserve où ils placent une partie des plus-values réalisées sur leurs placements et dans laquelle ils peuvent puiser pour lisser le rendement de leurs fonds euros. Peu d’acteurs ont eu recours l’année dernière à cette pratique, par ailleurs totalement légale. Toujours Optimind, seulement 18% pensent utiliser leur PPE pour booster leur taux 2012 alors que 39% l’ont fait pour les taux 2011. « Les assureurs vie veulent rassurer leurs clients. Prédica, la filiale du Crédit Agricole, a communiqué sur le fait qu’elle avait doté sa PPE », remarque Corinne Jehl. Avec des taux d’intérêt sur les emprunts d’Etat anémiques – l’OAT 10 ans a touché un plus bas historique de 1,96% le 10 décembre 2012 – et en refusant de puiser dans la PPE, les compagnies et mutuelles ne peuvent pas faire de miracle.

Des taux 2012 contrastés

Sur les 191 produits dont le rendement a été pour l’heure communiqué (soit 30% du marché), 95% ont vu leur performance baisser. Le recul se situe en moyenne à 0,15 point mais peut atteindre jusqu’à 0,40 point. Seuls 16 contrats affichent une hausse de leur taux. Le multisupport RES de la MACSF gagne 10 centimes à 3,50% en 2012. Mieux : la Carac a réussi à augmenter de 25 centimes son produit Perspectives Perp (3,40% en 2012). Mais la palme, selon Optimind, revient à la Matmut qui voit les rendements de tous ses contrats progresser de 20 centimes (Matmut Vie Epargne à 3,40% en 2012 et Matmut Vie Générations à 3,15% en 2012).

« Il y a encore de très bons taux, constate Corinne Jehl. En 2012, c’est la prime de risques qui a payé ». Certains assureurs n’ont pas hésité à diversifier leurs actifs vers les obligations émises par des entreprises (« obligations corporate »), voire de l’immobilier. C’est notamment le cas d’Aviva qui a diversifié les investissement du fonds garanti en euros de l’Afer… hors d’Europe, sur de la dette émergente et des obligations américaines à haut rendement (> lire l’article Afer : le taux 2012 du fonds garanti en euros en hausse à 3,45%), ou de Suravenir, qui incorpore de l’immobilier dans son actif en euros.

 


Tout Sur l'Assurance-Vie