Birmanie: les victimes du seisme attendent les secours

Les victimes d’un puissant séisme attendaient les secours lundi dans des villages du centre de la Birmanie, où au moins 13 personnes ont été tuées et des dizaines blessées, selon des travailleurs humanitaires.

Le tremblement de terre initial de magnitude 6,8 s’est produit dimanche au lever du jour à une centaine de kilomètres au nord de Mandalay, deuxième ville du pays. Et plusieurs autres secousses, dont une de 5,8, ont eu lieu depuis dans la région, entretenant la panique des habitants.

Une équipe de journalistes de l’AFP a pu atteindre la ville de Thabeikkyin, près de l’épicentre, où les communications étaient perturbées.

Les patients de l’hôpital étaient soignés sous des tentes de crainte que des répliques n’emportent les murs. “Nous avons décidé de ne laisser personne à l’intérieur des bâtiments car les secousses sont continuelles”, a expliqué un responsable local sous couvert de l’anonymat.

Trois personnes sont mortes dans la zone, dont deux enfants qui se sont noyés après l’effondrement d’une berge, a-t-il précisé. Il était impossible de déterminer si ces victimes étaient déjà comptabilisées ou non dans les bilans officiels.

“Je n’ai jamais senti un tel séisme de toute ma vie et tout le monde est terrifié”, a indiqué Win Tint, chef d’un village de la commune de Sint Khu, très affectée par le séisme.

“Aucune équipe de secours n’est arrivée jusqu’ici pour l’instant”, a-t-il ajouté, indiquant qu’une quarantaine de bâtiments du village, dont le monastère, avaient été endommagés.

L’ONG Save The Children, qui a un bureau à Mandalay, avait annoncé dimanche un bilan de 13 morts et 40 blessés admis dans des hôpitaux. Une source officielle à Naypyidaw a fait état d’un bilan de sept morts, quatre disparus et des dizaines de blessés.

Selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), citant les autorités birmanes, les dommages sont surtout à déplorer le long du fleuve Irrawaddy.

“Il y a eu des dommages importants sur les maisons, infrastructures et bâtiments publics, y compris des écoles primaires et élémentaires, des monastères et des pagodes dans divers endroits”, a indiqué l’agence onusienne dans un rapport publié lundi.

L’ONU s’est dit prête à soutenir le gouvernement pour porter secours aux sinistrés dans la mesure de ses possibilités, alors qu’elle est déjà engagée dans des efforts humanitaires importants dans l’ouest du pays où plus de 110.000 personnes ont été déplacées par des violences communautaires depuis juin.

“Sans aucun doute, nos capacités sont soumises à rude épreuve, nos ressources sont soumises à rude épreuve, alors nous sommes limités en terme de stocks disponibles dans le pays”, a déclaré lundi à l’AFP Ashok Nigam, patron de l’ONU en Birmanie.

Le pays est frappé occasionnellement par des secousses telluriques, notamment dans cette région traversée par la fracture de Sagaing, qui parcourt le centre du pays du nord au sud. En mars 2011, une secousse de 6,8 dans l’Etat Shan, près de la frontière avec la Thaïlande et le Laos, avait tué 75 personnes.