Santé : les institutions de prévoyance, favoris de l’ANI ?

Après les batailles sur les clauses de désignation, les acteurs de l’assurance santé complémentaire collective se préparent à la redistribution des cartes et à la migration des contrats santé individuelle.

500.000 entreprises soit 4 millions de salariés doivent profiter de la généralisation de la complémentaire santé d’ici à 2016. Même si tout ne se fera pas en un jour, les institutions de prévoyance (IP) espèrent augmenter leurs parts de marché.

Même sans clauses de désignation, les IP figurent comme leader naturel. “En soi, on connaît ce métier”, déclare Bertrand Boivin-Chapeaux, directeur prévoyance et retraite supplémentaire au CTIP. En effet, les IP traitent près de 90% de leur contrats en collectif.

Néanmoins, contrairement à une certaine idée reçue, leur part de marché n’est pas écrasante. Selon une étude de la DREES, sur les contrats les plus souscrits, parue au mois d’août, 41,3% des assurés ayant souscrit un contrat santé collectif sont couverts par une IP contre 38,6% pour les mutuelles et 20% pour les assurances. Alors, “tout le monde a ses chances“, ajoute avec fair-play, Bertrand Boivin-Chapeaux.

Les IP devront d’abord “résister aux bancassureurs qui n’ont pas forcément les capacités d’aller chercher des TPE-PME mais qui savent réduire les coûts d’acquisition“, estime Simon Lazzari, senior manager, Legal Financial Services, chez Ernst & Young. En revanche, ces derniers pourraient être freinés par la faible rentabilité attendue des contrats collectifs.

Dans un paysage qui risque de voir apparaître une standardisation des contrats collectifs, alignés sur les garanties socles, les IP comptent sur leur offre de services, “ne pas jouer que sur les prix mais plutôt sur le rapport qualité/prix et les conventions de réseaux”, explique le CTIP.

En cela, les IP ont “un temps d’avance face aux changements du monde de la santé, à la hausse des dépenses et du vieillissement, ils visent plus de prévention et peuvent profiter de cette opportunité pour casser l’image du payeur aveugle des complémentaires”, pense Laurence Al Neimi, manager au cabinet Solucom.


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