Les tarifs en assurance de grands risques sont orientes à la baisse selon l’Amrae. Les entreprises veulent plus de suivi et de prise de risques de leurs assureurs.
L’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise (Amrae) produit, comme chaque année, son état du marche des grands risques. Le premier point saillant de cette étude menée sur les chiffres livrés par les courtiers est la baisse des tarifs dans de nombreuses lignes.
Ainsi, la concurrence entre les assureurs – et les réassureurs qui révèlent un appétit croissant pour ces risques – profitent aux entreprises. La publication note même que “les hausses demandées sont systématiquement liées à un dérapage de sinistralité mais sont négociables“. Un marché semble en bénéficier plus favorablement, celui des ETI. “Pour les ETI, les renouvellements hors appel d’offre se font avec des baisses significatives“, explique le préambule du document.
Signe que le secteur des assurances des grands risques se porte bien, les capacités sont en hausse. L’Amrae chiffre celle-ci à 10% au global, avec “environ 4Mds d’euros disponibles“. Autres causes et même conséquence, le retour de certains assureurs sur les dommages des grands comptes se combine à l’appétit de tous sur les ETI.
Les assureurs font également des efforts sur les couvertures, puisque celles-ci sont en hausse. Reste que ce n’est pas assez pour des gestionnaires de risques rompus au système. Ils relèvent par exemple les niveaux de rétention, en rapport avec le coût toujours élevé des franchises, et un manque de technicité des programmes.
Les demandes des entreprises s’orientent maintenant vers plus de sur-mesure. Trois ans après Fukushima, le risque de supply chain est bien connu des RM, mais les assureurs ne proposent pas toujours des produits adaptés aux spécificités. Et le fossé est encore plus grand sur les risques nouveaux. “Nous demandons aux assureurs de nous suivre sur le cyber et de nouveaux risques, comme la perte d’exploitation sans dommage“, avance en exemple Anne-Marie Fournier, vice-présidente de l’Amrae.
De fait, les assureurs restent trop timorés, selon les assurés, alors même que les fonds des captives sont en hausse pour justement pouvoir combler les défauts des assurances classiques. Les RM sont prêts à prendre les devants, expliquant que “des études approfondies de chaque situation particulière” doivent être menées par leurs soins, “pour faire comprendre et quantifier leurs risques et les rendre plus lis les par les assureurs.” Une démarche qui a pour ambition de faire avancer sur les nouveaux risques des assureurs parfois plus dans le discours que dans l’action.
Assurance : comment se profilent les hausses de tarifs 2015
– jeudi 11 septembre 2014 18:26
Un comparateur d’assurances et un cabinet d’études semblent s’accorder sur une hausse des primes pour 2015. Cependant, plusieurs assureurs ont annoncé un gel des cotisations de leur assurance auto et habitation à partir de janvier prochain. Explications.
Statu quo, légère augmentation ou individualisation des tarifs en 2015 ? C’est la question qui se pose en cette rentrée, suite à la publication le 9 septembre 2014 des prévisions du comparateur d’assurance Assurland.com, qui table sur une légère augmentation des prix en 2015, et les annonces de la Maaf et de la Matmut d’un gel de leurs cotisations pour l’année prochaine.
Selon le comparateur, la hausse des prix devrait plafonner à 2% pour les assurances auto et multirisques habitation (MRH). Les cotisations des mutuelles santé devraient augmenter quant à elles de 2,5%. Le mauvais bilan des tués et des blessés sur les routes depuis le début d’année 2014, en hausse de 4,1 et 4,4% par rapport à la même période de l’année précédente, va probablement influencer les tarifs du secteur de l’assurance automobile. Ce bilan pourrait toutefois être contrebalancé par le fait que « l’assurance automobile sorte d’une très bonne période en termes d’accidents ». De plus la résiliation infra annuelle, introduite par la loi Hamon du 17 mars 2014, pourrait dissuader les assureurs d’augmenter trop fortement leur prix (voir encadré). C’est pourquoi Assurland.com prédit une hausse des primes « modérée, aux alentours de 2% » en 2015.
Le cabinet d’études Facts & Figures a lui aussi prédit de légères hausses tarifaires dans les assurances auto et MRH. Cependant, ces augmentations pourraient ne toucher qu’une partie des assurés, étant donné que « l’heure est désormais à une segmentation et une démutualisation nettement plus accentuées des tarifs », selon le baromètre publié par le cabinet. Stanislas Di Vittorio, directeur général d’Assurland.com, croit pour sa part « moyennement » en cette tendance, l’assurance étant « un secteur qui segmente déjà beaucoup » et où la marge de manœuvre est assez réduite.
Assurance auto et assurance habitation : gel ou augmentation contenue ?
Les experts s’accordent donc pour prédire, quelle que soit sa forme, une hausse contenue des primes d’assurance en 2015. Pourtant la Matmut (pour ses contrats auto et MRH) et la MAAF (uniquement pour l’auto) ont annoncé un gel des cotisations pour l’an prochain. Faut-il y voir un effet d’annonce ou un vraie politique commerciale agressive ? Pour Stanislas Di Vittorio, ces premières annonce s’expliquent tout simplement par le fait que les assureurs mutualistes ont « historiquement proposé des tarifs plus bas ». Les primes, plus élevées, pratiquées par des entreprises comme Axa, Allianz ou Generali devraient compenser ces gels pour arriver à la légère hausse de 2% sur l’ensemble du marché.
La loi Hamon à la rescousse
La possibilité de résiliation infra annuelle, introduite par la loi Hamon pourrait avoir un impact sur la politique tarifaire des assureurs. Le client aura désormais la possibilité de rompre son contrat d’assurance auto, MRH ou affinitaire (lié à un achat) à tout moment un an après la signature, contre une fenêtre de deux mois précédant la date anniversaire jusqu’à présent. Mise en place pour faire baisser les tarifs en stimulant la concurrence, la résiliation infra annuelle pourrait en tout cas « dissuader les assureurs qui comptaient augmenter leurs marges, de peur de perdre le client » selon Stanislas Di Vittorio. Plus qu’un « réel décrochage des prix », on peut donc espérer de la mesure qu’elle contienne la hausse des primes.
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