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Étude : La Mutualité Française s’empare de la santé mentale

La Mutualité Française dresse un bilan sur la santé mentale et propose une prise en charge pérenne des consultations de psychologues.

La santé mentale est un problème de société qui s’est intensifié en cette période de crise sanitaire et économique. Ainsi, 95% des médecins généralistes ont constaté en 2020 une augmentation des consultations pour anxiété, sentiment d’isolement, état dépressif et troubles du sommeil, selon un sondage d’Harris Interactive pour la Mutualité Française.

La FNMF dresse un état des lieux complet sur la prise en charge des troubles psychiques et formule des propositions. La fédération mutualiste préempte ainsi le sujet de la santé mentale, alors que le gouvernement a prévu d’organiser “Les assises sur la psychiatrie et la santé mentale” en septembre prochain.

Le diagnostic de la Mutualité est accablant. L’Assurance maladie rembourse 23,4 milliards d’euros en psychiatrie en 2018. Les maladies psychiatriques représentent 48% des dépenses en soins courants, 48% des hospitalisations et 23% des arrêts de travail. La majorité des psychiatres ne pratiquent pas de dépassements d’honoraires, mais dans certains départements comme Paris, l’Essonne, les Yvelines et les Hauts-de-Seine, la majorité d’entre eux en pratiquent.

30.000 téléconsultations en janvier 2021

L’Observatoire-Place de la Santé de la FNMF reporte que la psychiatrie est la spécialité la plus consultée à distance, elle représente 6,4% des téléconsultations. Le confinement a accéléré cette tendance. En janvier 2021, le nombre de téléconsultations en psychiatrie atteint 30.000, contre 1.000 consultations en février 2020.

Reste à charge important

La France est le deuxième pays européen qui consomme le plus de médicaments psychotropes. Entre 40 et 60% des personnes souffrant de troubles psychiques ne seraient pas prises en charge, selon cette étude. Le tarif de la consultation est le principal frein. Ainsi, le reste à charge d’un patient atteint d’un trouble psychique s’élève à 1.300 euros par an avant le remboursement de la complémentaire et à 200 euros par an après celui-ci. Pour conclure, 62% des Français jugeraient que le gouvernement prend mal en compte les enjeux liés à la santé mentale.

Les propositions de la Mutualité Française

Suite à ces constats, la Mutualité Française propose de revoir la prise en charge des patients souffrant d’un trouble psychique. Et se s’inspirer du remboursement de 4 séances de psychologue par les complémentaires en 2021. La FNMF « appelle à étudier avec les pouvoirs publics, l’assurance maladie, les complémentaires santé et les professionnels les conditions et modalités d’une prise en charge pérenne des consultations de psychologues ». Elle demande également de « forfaitiser le reste à charge à l’hôpital et de plafonner le tarif des chambres particulières ».

En plus de ces propositions d’ordre financier, la Mutualité propose de sensibiliser le grand public pour déstigmatiser les troubles mentaux, d’investir dans le dépistage et la prévention, de renforcer le compétences psychosociales de la population et de porter une attention particulière envers les populations les plus précaires. A propos de l’organisation du système de santé, la Mutualité conseille de créer de nouveaux métiers et de renforcer la coopération entre professionnels. Enfin, elle suggère d’organiser une gradation des soins en fonction de la sévérité des troubles du patient et de construire des résidences pour accueillir les patients après une hospitalisation.

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Santé : Les bénéficiaires de la CSS, victimes de discriminations

Les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (CSS) sont plus souvent victimes de discrimination dans l’accès aux soins.

Le dernier rapport sur les inégalités en France publié par l’Observatoire des inégalités dresse un bilan complet sur les différences de revenus, d’éducation, d’emploi… En matière de santé, le rapport pointe des différences d’espérance de vie en fonction du milieu social. Par exemple, une femme cadre supérieur de 35 ans peut espérer vivre 53 années supplémentaires tandis qu’une femme inactive peut espérer vivre 47,6 ans de plus, selon des données de l’Insee. L’écart entre les cadres supérieures et les ouvrières est de 3,2 ans. Chez les hommes, cet écart s’élève à 6,4 ans pour la période 2009-2013. Le rapport indique que la qualité et l’accessibilité au système de soins sont moins déterminants que les conditions et la durée de travail ou encore le mode de vie. L’augmentation de l’espérance de vie ces dernières années a bénéficié à toutes les classes sociales.

Discriminations vers les plus précaires

Le rapport cite également une étude menée par le Défenseur des droits en 2019 sur l’accès au système du santé. Il en ressort que les personnes couvertes par une complémentaire santé solidaire sous conditions de revenus se voient plus souvent refuser un rendez-vous médical. Un testing a permis d’évaluer la part de la discrimination dans l’ensemble des demandes de rendez-vous. Chez le dentiste, le taux de refus est 9 points plus élevé pour les bénéficiaires de la CSS que pour les bénéficiaires d’une mutuelle classique ; 11 points plus élevé chez des gynécologues et 15 points chez des psychiatres. 42% des personnes avec une complémentaire santé solidaire (CSS) se sont vu refuser un rendez-vous non urgent chez un spécialiste, en moyenne, contre 30% des patientes disposant d’une mutuelle classique.

L’étude souligne que cette discrimination liée au niveau des revenus est deux fois plus fréquente chez les spécialistes pratiquant des honoraires libres que chez ceux avec des tarifs conventionnés. En effet, face à un bénéficiaire de la CSS, le spécialiste ne peut pas facturer des dépassements d’honoraires.

Cependant, les discriminations concernent également une minorité de spécialistes de secteur 1. Pour expliquer ce comportement, les auteurs de l’étude avancent que ces spécialistes agissent en raison de préjugés, ou bien qu’ils ne souhaitent pas entamer les démarches administratives nécessaires pour obtenir le remboursement de leurs honoraires par la Sécurité sociale.

Enfin, le rapport sur les inégalités se penche sur la santé bucco-dentaire des jeunes en fonction de l’origine sociale. Sans surprise, les enfants de milieux modestes ont plus souvent des dents cariés que les enfants de cadres supérieurs. Par ailleurs, le tabagisme concerne plus majoritairement les classes populaires que les classes aisées, même si toutes classes confondues, le taux de fumeurs est en bai02sse ces dernières années.

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Santé : Alan lève 185 millions d’euros

Alan annonce avoir bouclé une nouvelle levée de fonds de 185M d’euros. L’opération, menée auprès de plusieurs fonds d’investissement, doit permettre à l’assureur santé de se développer en Europe et valorise Alan à 1,4Md d’euros.

Alan vient de réaliser une nouvelle levée de fonds record de 185M d’euros qui doit lui permettre de se développer en Europe, et de devenir une “super-app” de santé. « Ce tour de table est mené par Coatue Management avec Dragoneer et Exor. Index Ventures, Ribbit Capital et Temasek renouvellent également leur confiance à l’équipe », peut-on lire dans un communiqué, l’opération valorisant l’assureur à hauteur de 1,4Md d’euros.

Depuis sa création en 2016, Alan avait déjà levé près de 125M d’euros en cumulé. La licorne, qui annonce avoir enregistré 100% de croissance en 2020, fait également état de revenus annuels à 100M d’euros pour 155.000 assurés en portefeuilles.

Avec cette opération, l’assureur, aujourd’hui composé de 350 personnes, ambitionne surtout de recruter 400 autres collaborateurs « notamment pour ses équipes internationales dont l’effectif passera de 30 à 140. Alan prévoit de couvrir 1 million de personnes d’ici 2023 et d’être rentable en France d’ici deux ans », indique-t-il ensuite.

« Notre rôle en tant que partenaire de confiance, plus encore après la pandémie, c’est de ré-engager les gens avec le système de santé. Pour Alan, cela veut dire : Personnaliser l’offre et l’adapter aux besoins de chacun, offrir le meilleur prix et alléger la charge financière que peut représenter la santé, répondre de manière incroyablement sûre et rapide aux questions sur le bien-être ou la santé et aider proactivement les membres à prendre les meilleures décisions pour leur santé », commente Jean-Charles Samuelian-Werve, co-fondateur et PDG d’Alan.

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Santé : UFC-Que Choisir répond aux lobbies mutualistes

Suite à la publication d’une étude sur les tarifs des complémentaires santé, UFC-Que Choisir dénonce les attaques des lobbies assurantiels et mutualistes et défend sa méthode.

L’étude de l’association de consommateurs sur les augmentations de cotisations des contrats de complémentaire santé a fait réagir les organismes complémentaires. « Insinuations douteuses, injures à peine déguisées, attaques personnelles… on a eu droit au grand jeu », écrit Alain Bazot, président d’UFC-Que Choisir, à propos des méthodes des lobbies assurantiels et mutualistes.

Alain Bazot défend sa méthodologie. L’association de consommateurs a analysé 623 contrats de 123 organismes complémentaires différents, suite à un appel à témoignages. Le jour même, la Mutualité Française publiait une étude basée sur les contrats de 32 mutuelles, « dont on ignore le nom et les critères de choix (les moins inflationnistes, peut-être ?). Et s’appuie seulement sur des déclarations, avec des chiffres ni vérifiés, ni certifiés. Une méthodologie qui a de l’intérêt, sans aucun doute, mais dont les limites évidentes devraient appeler à un peu de modestie dans la critique », selon Alain Bazot.

Intégrer les effets d’âge

L’association de consommateurs indique également avoir pris en compte les effets d’âge dans le calcul de l’évolution de la cotisation. En effet, le secteur de l’assurance donne souvent les augmentations de tarif, hors effet d’âge. « Les professionnels calculent une augmentation de l’offre, intéressante mais théorique, qu’aucun assuré ne connaîtra, à moins d’avoir trouvé la formule de l’élixir de jouvence », écrit Alain Bazot.

Le président de l’association de consommateurs appelle les complémentaires santé et tout particulièrement les mutuelles à l’apaisement. « Plutôt que de nier les augmentations de cotisations subies par les consommateurs (appels de cotisations à l’appui), elles seraient plus inspirées de se concentrer sur leur raison d’être ».

L’association de consommateurs se demande pourquoi seulement certaines mutuelles se sont engagées à ne pas répercuter la taxe covid sur leurs adhérents, quelques-unes allant même jusqu’à geler leurs tarifs.

« Il est bien beau de porter les valeurs mutualistes en étendard sur Twitter, encore faudrait-il s’assurer que toutes les entités revendiquant ce statut les respectent, et concentrer les reproches sur celles qui en dévient plutôt que sur une organisation qui fait proprement et en transparence son travail de lanceuse d’alerte », conclut Alain Bazot.

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Cercle Lab : Retour sur la 1e réunion du club santé

Le club santé du Cercle LAB a repris le 1er octobre avec Pierre François, directeur général de Swiss Life prévoyance et Santé, en qualité de parrain.

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Dans la continuité des travaux de la saison dernière, le club santé va se pencher cette année sur la création de valeur dans le secteur de la complémentaire santé. En préambule, Pierre François, président de la commission d’assurance de personnes de la Fédération française de l’assurance, a partagé sa vision sur différents sujets d’actualité : PLFSS 2020, frais de gestion, assurance dépendance, loi Pacte et réforme sur le 100% santé.

Les rapprochements entre acteurs de l’assurance n’ont pas conduit à une baisse des coûts, selon Pierre François. En revanche, la stratégie de diversification des différents acteurs provoque à une ouverture du marché de l’assurance santé. En plus des acteurs historiques, banques, start-up, mutuelles d’assurance… commercialisent des couvertures santé, ce qui a pour effet de renforcer la concurrence.

« Créer de la valeur c’est mettre des moyens à un endroit pour être meilleur que les autres », selon le parrain du club santé. A l’heure où beaucoup d’acteurs investissent sur leur offre de services, Pierre François pointe du doigt le manque de retour sur investissement. Les assureurs doivent avoir des services sur leur catalogue pour remporter des appels d’offres, mais ensuite ces services ne sont pas utilisés par les adhérents. « Pour qu’il y ait de la valeur il faut qu’il y ait de l’utilité », insiste-t-il.

D’un point de vue pragmatique, Pierre François signale qu’« il n’est pas possible de déposer un brevet sur un service. C’est pourquoi le jour où un acteur développera un service révolutionnaire, il sera immédiatement copié par tout le marché », avance Pierre François.

Quand un service marche, il faut le faire savoir. Par exemple, « les réseaux de soins jouent un rôle déterminant dans la réduction du reste à charge des assurés, et pourtant, ils ne sont pas valorisés ». Les assureurs devraient faire des efforts pour mieux communiquer les économies effectuées grâce à l’intervention des réseaux de soins. Par exemple, à la sortie du magasin d’optique, l’assureur doit être capable de dire à l’assuré quel a été le reste à charge évité sur les verres grâce au pouvoir de négociation des réseaux de soins.

Les assureurs ne sont pas prêts à investir sur des services de prévention qui porteront des fruits dans 4-5 ans, selon le parrain du club santé. « Qui est capable de suivre sa clientèle sur 4-5 ans et de conserver le détail de toutes les prestations versées pendant la période ? », s’interroge Pierre François, sceptique.

En revanche, il croit que des services qui apportent un bénéfice partagé comme la télémédecine ont de l’avenir. Il a évoqué par exemple les plateformes de prise de rendez-vous en ligne comme Doctolib comme des sociétés dans lesquelles les assureurs auraient pu investir.

Interrogé sur les pistes de différenciation dans un marché de plus en plus encadré, Pierre François a évoqué les produits modulaires sur-mesure qui permettent de panacher des garanties et des niveaux de couverture différents : par exemple, optique et hospitalisation, en jouant avec la segmentation et la mutualisation. « Le risque d’anti-sélection est présent pendant les premières années mais ensuite, ces offres peuvent offrir une bonne rentabilité », explique-t-il.

Un des terrains où les assureurs peuvent créer de la valeur demain est « le parcours de soins », selon Pierre François. Par exemple, Le déploiement de la norme ROC dès janvier 2020 permettra à l’organisme complémentaire de savoir en temps réel si ses assurés sont hospitalisés. Et de proposer des services d’accompagnement au bon moment, en soins de suite, coordination…

Il existe également des marges de manœuvre sur la gestion du risque, en agissant sur la fréquence du sinistre et en dialoguant avec les professionnels de santé, même si les discussions sont souvent difficiles.

Marie-Sophie Houis, experte du club santé, a également évoqué la simplification des contrats comme un axe d’amélioration. « Pour faire simple, il faut aller vers le contrat non responsable », répond Pierre François, qui évoque les contrats au premier euro.

D’autres types de contrat mixtes qui associent santé et prévoyance, retraite et prévoyance ou dépendance et santé… pourraient également enrichir la proposition de valeur de la complémentaire santé. Le problème des assurances dépendance individuelles est la forte fréquence de sinistre en fin de vie. Le risque dépendance coûte cher en Solva 2 car est un risque mal connu. Pour améliorer le résultat technique des contrats dépendance, Pierre François évoque la possibilité de limiter la prise en charge en rente dépendance à un nombre d’année maximum, ce qui permettrait de baisser le prix de la cotisation.

Le club santé continuera à explorer les pistes de différenciation des acteurs de la santé le 11 décembre et ensuite le 6 février.

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