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Santé : les mutuelles d’entreprise remboursent mieux que les contrats individuels

Les contrats collectifs de complémentaire santé offrent en moyenne des niveaux de prise en charge plus élevés que les contrats individuels, d’après une étude publiée le 2 septembre 2014 par le ministère de la Santé.

une pharmacie

On se doutait que les complémentaires santé souscrites dans le cadre de l’entreprise offraient en moyenne une meilleure couverture que les complémentaires santé souscrites à titre individuel. Voilà qui est confirmé. Dans une étude diffusée le 2 septembre 2014 par le ministère des Affaires sociales et de la Santé réalisée à partir de 870 contrats (dont 545 individuels et 325 collectifs), il est montré que, pour la majorité des dépenses de soins, le niveau de prise en charge des « mutuelles » d’entreprise est meilleur.

Normal : en offrant un nombre d’assurés plus important, les employeurs ont davantage de latitude pour négocier auprès des assureurs que les particuliers. Les entreprises n’hésitent pas à faire jouer la concurrence pour obtenir des niveaux de remboursement plus élevés. La « mutuelle » étant financée à au moins 50% par l’employeur, son coût réel peut, en outre, se permettre d’être important et donc proposer de bonnes prises en charge. Enfin, pour bénéficier d’exonérations fiscales et sociales, les entreprises sont invitées à privilégier les contrats dits « responsables » qui intègrent des planchers de remboursement.

Ecarts dans la prise en charge des médicaments

Ainsi, 99,9% des contrats collectifs remboursent à 100% les médicaments à « vignette blanche » (pris en charge à 65% par la Sécurité sociale), contre 98,8% pour les contrats collectifs. L’écart se creuse pour les médicaments moins bien remboursés. Pour les médicaments  à « vignette bleue » (pris en charge à 35% par la Sécu), si 99,3% des contrats collectifs offrent une couverture totale, 84,6% des contrats individuels sont dans ce cas. Pour les médicaments à « vignette orange » (pris en charge à 15% par la Sécu), les ratios se situent à 79,1% pour les premiers et à 47,7% pour les seconds.

Près de huit complémentaires santé collectives sur dix (78,1%) remboursent entièrement les consultations chez un spécialiste alors que seulement 33,7% des complémentaires santé individuelles proposent une telle prestation. Les remboursements des dépassements d’honoraires de consultations sont pris en charge à 100% par 65,3% des contrats collectifs et à peine 18,4% des contrats individuels. Pour les frais de laboratoire d’analyse, la différence est également prononcée (60,1% pour les collectifs, 21,4% pour les individuels).

Pas de grandes différences dans l’optique et le dentaire

Le « gap » est moindre pour le remboursement des lunettes (prise en charge au-delà du ticket modérateur dans 98,5% des contrats collectifs et dans 96,1% des contrats individuels). La couverture des frais d’optique est, il est vrai, devenue un produit d’appel pour les acteurs de la complémentaire santé (mutuelle d’assurance, institution de prévoyance, société d’assurance).

D’ailleurs, le niveau élevé de prise en charge expliquerait, selon le gouvernement, l’inflation des prix des lunettes en France, vendues en moyenne deux fois plus cher par rapport aux autres pays européens. Un décret devrait être bientôt publié afin d’instaurer notamment un plafond de remboursement des frais d’optique dans les contrats responsables qui représentent 85% du marché de la complémentaire santé.

Les frais dentaires sont également un enjeu concurrentiel. Du coup, 96,4% des contrats collectifs et 93,4% de leurs homologues individuels proposent une prise en charge supérieure au ticket modérateur pour les prothèses dentaires. En revanche, les contrats individuels font mieux en matière de frais d’hospitalisation. 98,3% d’entre eux offrent une prise en charge totale du forfait journalier en médecine, contre 94,8% des « mutuelles » d’entreprise.

 

La prévention mieux traitée dans les contrats individuels

D’une manière générale, les contrats individuels remboursent mieux les actes de prévention (détartrage annuel, bilan du langage, dépistage de l’hépatite B, ostéodensitométrie…). Ils sont proportionnellement plus nombreux à prendre en charge les vaccins non obligatoires (contre la grippe, l’hépatite B…). Idem pour le sevrage tabagique, les médecines douces et le suivi par un nutritionniste. A noter : 48,6% des contrats collectifs remboursent la pilule contraceptive contre seulement 18,6% des contrats collectifs.

Là encore, ces prestations visent à permettre aux contrats individuels de mieux se démarquer de la concurrence. Les assurés des complémentaires individuelles disposent aussi d’un choix d’options de garanties plus large que dans les « mutuelles » d’entreprise très standardisées (la même couverture pour tous les salariés). Reste que l’étude du ministère de la Santé donne du grain à moudre aux partisans de la généralisation des contrats collectifs de complémentaire santé à l’ensemble des salariés.

Justement, la loi du 14 juin 2013 de sécurisation de l’emploi oblige toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, à proposer une « mutuelle » à leurs collaborateurs au plus tard le 1er janvier 2016. Il est d’ailleurs important de souligner que l’étude du ministère de la Santé se base sur des données de 2010 et qu’en prévision de la généralisation des contrats collectifs, des complémentaires santé ont pu améliorer la couverture de leurs contrats collectifs.

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Tout sur l'assurance

Résultats du premier semestre 2014 : sociétés et mutuelles d’assurances (diaporama)

Tout au long de cet été, nombreuses sont les compagnies d’assurances qui ont annoncé leurs résultats du premier semestre (S1) 2014. Des résultats souvent porteurs de bonnes nouvelles, à l’instar de Zurich Insurance, qui a annoncé un résultat opérationnel à +15%, ou encore d’Axa, qui a atteint au premier semestre 2014 le résultat opérationnel semestriel le plus élevé de son histoire.

Découvrez le diaporama des résultats S1 2014 des sociétés et mutuelles d’assurances.

Groupama affiche, au titre du premier semestre 2014, un résultat opérationnel combiné multiplié par près de 4, à 100 M€, pour un chiffre d’affaires stable (-0,3%), à 9,2 Md€. Le résultat net part du groupe ressort en revanche en baisse de 25%, à 140 M€.

AXA a atteint au premier semestre 2014 le résultat opérationnel semestriel le plus élevé de son histoire. Son chiffre d’affaires atteint 50,03 Md€, en hausse de 2%, et son résultat net fait un bond de 25%, à 3 Md€.

Generali clôt le premier semestre 2014 sur un bilan positif. Le bénéfice net s’affiche à 1,075 Md€ contre 1,08 Md€ un an plus tôt, tandis que le résultat d’exploitation progresse de 9,5% à 2,5 Md€. Le chiffre d’affaires augmente quant à lui de 3,4% à 35,3 Md€.

Epargné par les cat’ nat’ et porté par une envolée de son volume de primes, Allianz fait mieux que prévu au deuxième trimestre, avec un chiffre d’affaires en hausse de 10% (près 30 Md€) et un résultat net de 1,76 Md€ (+10,5%), dépassant les prévisions des analystes.

L’assureur américain AIG affiche un bénéfice net de 3,1 Md$ au deuxième trimestre (T2) 2014, en hausse de 12,9% par rapport au T2 2013 (2,7 Md$ ).

Aviva France a annoncé de bonnes performances sur le premier semestre 2014, avec une hausse de son résultat opérationnel IFRS vie, dommages et santé de 6%, à 270,2 M€ au 30 juin 2014, contre 254,7 M€ sur la même période en 2013.

Le groupe britannique Prudential a annoncé des résultats à la hausse fort d’un bénéfice opérationnel en augmentation de 24%. Son bénéfice opérationnel profite d’une hausse de 17% à taux de change constant, à 1,521 Md£ (1,904 Md€). – © Prudential

Hiscox enregistre un premier semestre en baisse de -3,8% au niveau de ses primes brutes émises qui atteignent 978M£. L’assureur des Bermudes explique néanmoins qu’à taux de change constant, son chiffre d’affaires progresse de 4,6%.

Zurich Insurance a annoncé un résultat opérationnel de 2,6 Md$ US (1,9 Md€) au premier semestre (S1) 2014, à +15% par rapport à S1 2013, et de 1,2 Md$ US (898 M€), au deuxième trimestre -T2) 2014, à +32% par rapport à la même période l’an dernier.

Swiss Life a annoncé un bénéfice opérationnel de 677 millions de francs (556 M€) sur le premier semestre 2014, soit +7% par rapport à la même période l’an passé, et un bénéfice net de 487 millions de francs (401 M€), soit +3%.

Malgré un résultat net en recul au premier semestre, à 381 M€ (410 M€ au premier semestre 2013), le troisième assureur allemand assure qu’il atteindra ses objectifs en 2014 avec un résultat net prévu de 700 M€ et un volume de primes en hausse de 2 à 3%.

L’assureur espagnol Mapfre indique avoir réalisé des résultats record au titre du premier semestre 2014. Le volume de primes est resté stable à 11,78 Md€, et le résultat net ressort en légère hausse de 0,4%, à 457,7 M€.

L’assureur néérlandais Aegon a annoncé des résultats en hausse sur le second trimestre 2014. Le chiffre d’affaires enregistre une augmentation de 5%, à 2,07 Md€, malgré une baisse de 2% des ventes en assurance vie.

 

Mutuelles : La LMDE veut rassurer les étudiants sur sa situation

lmde

Quelques jours après sa mise sous administration provisoire, la LMDE souhaite rassurer les étudiants en pleine période d’inscription universitaire, notamment sur ses missions de remboursements et de gestion.

Placée sous adminstration provisoire par l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) le 3 juillet dernier, la LMDE a tenu par voie de presse à clarifier sa situation, et surtout rassurer les étudiants en pleine période d’inscription 2014/2015 pour l’enseignement supérieur.

Dans un communiqué commun avec la MGEN, enseigne avec laquelle la mutuelle étudiante est en cours d’adossement, la LMDE explique que cette situation doit l’aider “à pérenniser son modèle économique” et confirme qu’“Anne‐Marie Cozien assurera le pilotage global de la LMDE y compris la supervision de sa gestion et de son administration, en lien avec la direction générale et les directions opérationnelles de la mutuelle”.

Aucune incidence pour les étudiants ?

Si les décisions d’Anne‐Marie Cozien seront prises en concertation avec le groupe MGEN et l’aval de l’assemblée générale de la mutuelle estudiantine si nécessaire, la mutuelle affirme surtout que “la nomination d’un administrateur provisoire à la LMDE n’a aucune incidence pour les étudiants”.

Ainsi, la LMDE assure que ses équipes seront présentes pour la campagne d’inscription dans l’enseignement supérieur pour le prochain cursus et surtout que “la totalité des remboursements des frais de santé, en cours ou à venir, au titre des régimes obligatoire et complémentaire, est garantie”.

La mutuelle étudiante, qui dit travailler à amélioration de la qualité de service avec le soutien opérationnel de la MGEN, conclut qu’elle continue à assumer l’ensemble de ses missions de remboursements et de gestion.

News Assurances Pro

Mutuelles santé : les lunettes de vue bientôt moins remboursées

Le gouvernement pourrait plafonner le remboursement des frais d’optiques par les complémentaires santé à partir de 2015, dans le but de limiter la flambée des prix du secteur. Le projet de décret établi par la Direction de la sécurité sociale indique des montants maximums de remboursement des lunettes par les mutuelles, assurances et institutions de prévoyance : fixé à 100 euros pour les montures dès l’année prochaine, il passera pour les verres de 350 euros en 2015 à 200 euros en 2018. La prise en charge des verres complexes ira de 600 euros maximum en 2015 à 400 euros en 2018.

Le décret fixe également des montants minimums de prise en charge de ces frais par les complémentaires santé : il sera de 100 euros pour les verres simples et les lentilles et de 150 euros pour les verres complexes.

La hausse des frais d’optique est dans le collimateur des pouvoirs publics depuis plusieurs mois et plafonner les remboursements pourrait servir à faire pression sur les opticiens pour que ceux-ci baissent leurs tarifs. Les dépenses d’optiques totales en France sont passées de 3,9 milliards d’euros en 2000 à 5,4 milliards d’euros en 2011.

 


Tout sur l'assurance

La généralisation des « mutuelles d’entreprise » ignorée par 50% des Français

La moitié des Français ne savent pas qu’à compter du 1er janvier 2016, toutes les entreprises devront proposer une « mutuelle » à leurs salariés. Grâce à cette extension introduite par la loi de sécurisation de l’emploi du 14 mai 2013, qui transpose elle-même l’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013, près de 5 millions de personnes supplémentaires vont bénéficier en France d’un contrat collectif en complémentaire santé dont une partie sera prise en charge par leur employeur. Si la mesure est importante, 50% des Français n’en ont pas entendu parler, selon une étude réalisée par l’Ifop auprès de plus de 2.000 personnes âgées de 18 ans et plus pour le compte du cabinet Deloitte et présentée le 4 mars 2014.

Une fois expliquée, 78% des sondés jugent qu’il s’agit d’une bonne disposition. Toutefois, 22% y sont opposés, dont 6% de « très défavorables ». « Certains ont peur que les niveaux de remboursement soient trop standardisés », estime Jean-François Poletti, associé conseil Santé chez Deloitte. D’ailleurs, 53% des sondés envisagent de souscrire une « surcomplémentaire » notamment pour prendre en charge les frais dentaires et d’optique. Parmi eux, 25% seraient prêts à débourser entre 15 et 24 euros par mois en plus de leur « mutuelle » d’entreprise. « C’est-à-dire l’équivalent d’un abonnement Internet », illustre Jean-François Poletti.

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