baisse

« Les investisseurs institutionnels vont devoir réviser à la baisse leurs exigences de performance »

Matthieu Louanges, directeur associé, responsable de la gestion assurantielle en Europe chez Pimco. En 2012, Pimco se situait au 7e rang mondial des gestionnaires d’actifs externes (hors fonds gérés pour Allianz).

Pimco, gestionnaire d’actifs obligataires et filiale d’Allianz, estime que le monde a basculé dans une ère de « nouvelle neutralité », caractérisée par un environnement plus stable, mais avec des taux d’intérêt réels structurellement très faibles. Il est néanmoins convaincu qu’il reste des opportunités sur l’obligataire.

Quel regard portez-vous sur le comportement des assureurs en matière de gestion d’actifs ?

Historiquement, les compagnies d’assurance géraient elles-mêmes leurs portefeuilles. La gestion était en outre très locale, avec une prédominance de papiers d’Etat, de financières et un peu d’obligations sécurisées. Les actifs étaient typiquement gérés par de petites équipes, composées de professionnels qui n’avaient pas forcément une expérience de marché. L’analyse crédit était peu développée. Tout cela a changé. L’introduction de l’euro, en 1999, et la forte croissance du marché des obligations d’entreprise ont élargi l’univers d’investissement, tant sur le plan géographique que sectoriel, le tout dans un univers de baisse continue des taux d’intérêt. Mais c’est surtout la crise financière qui a servi de catalyseur à l’externalisation de la gestion d’actifs. Aux Etats-Unis, l’externalisation est aujourd’hui autour de 15%. En Europe, même si le niveau est plus faible, autour de 5%, elle s’est clairement accélérée ces dernières années. Nous nous attendons à une augmentation du recours à des gestionnaires d’actifs externes, comme Pimco, en particulier pour accompagner la tendance à globaliser l’allocation d’actifs et à investir davantage dans le secteur du crédit.

Quels bénéfices retirent les assureurs de l’externalisation de leur gestion d’actifs ?

Dans l’environnement actuel de taux très bas – qui va durer selon nous – les compagnies recherchent à la fois de la performance et de la diversification. L’euro marginal investi ne va en effet pas sur du papier d’Etat, même si le stock des titres souverains reste élevé. Or, cette recherche d’alternatives, qui suppose par exemple de jouer la diversification sur les émergents, le crédit américain ou la dette sécurisée de type ABS, demande des expertises que beaucoup de compagnies n’ont pas ou peu en interne, surtout en ce qui concerne les stratégies internationales. La crise de 2008- 2009 a en outre révélé à de nombreux institutionnels – assureurs ou fonds de pension – que certains de leurs investissements n’étaient pas en ligne avec leur budget de risque. De nombreuses compagnies ont donc pris la décision de concentrer leurs efforts en interne à la gestion des investissements plutôt qu’à la gestion des actifs eux-mêmes, c’est-à-dire au choix de l’allocation, au contrôle des risques, et à l’adéquation de la gestion actif-passif.

Comment Pimco entend-il répondre à cette évolution ?

Pimco, depuis son origine, a toujours été affilié à des groupes d’assurances, Pacific Life puis Allianz depuis l’an 2000. Il a, par conséquent, une longue expérience dans la gestion de portefeuilles d’assurances, avec toutes les spécificités que cela comporte en termes de contraintes comptables ou réglementaires. Nous avons des équipes de gérants spécialisés dans ce type de gestion. Depuis janvier 2010, nous avons aussi créé des équipes en charge des relations clients spécialisées dans le domaine assurantiel. J’ai été à l’origine de cette nouvelle organisation dont j’ai encore aujourd’hui la responsabilité directe pour l’Europe. Nous sommes passés en quatre ans de 6 Md€ d’actifs sous gestion pour des assureurs non affiliés à plus de 20 Md€ aujourd’hui, avec des clients présents dans toute l’Europe. Nous en sommes convaincus : la gestion assurantielle est et restera pour de nombreuses années une des opportunités de croissance les plus importantes au sein de la gestion institutionnelle. Nous entendons en outre profiter du fait que les grandes compagnies d’assurance tendent à réduire le nombre de gestionnaires d’actifs moyen avec lesquels elles travaillent, pour se concentrer sur un plus petit nombre de partenaires.

Quel rendement un investisseur institutionnel peut-il espérer aujourd’hui ?

Certes, la diversification peut procurer une espérance de rendement de 3% à 6%, variable en fonction des stratégies obligataires, du niveau de volatilité ou du risque de change qu’ils sont prêts à accepter. Les institutionnels vont cependant devoir réviser à la baisse leurs exigences de performance. Chez Pimco, nous sommes fondamentalement convaincus que la combinaison du besoin de désendettement des Etats, du vieillissement des populations ainsi que d’une croissance et d’une inflation faibles va conduire les taux directeurs neutres de la Fed ou de la BCE à se situer à un niveau plus bas que les 2% historiquement observés. Nous tablons même sur un taux réel neutre proche de 0% aux Etats-Unis et en Europe. Point positif, l’environnement devrait être plus stable qu’au cours des cinq dernières années. C’est le concept de « nouvelle neutralité » que nous avons validé en mai dernier. Les actions récentes de la BCE tendent à nous donner raison. Aujourd’hui, le placement financier le moins risqué qui soit – le dépôt à la Banque centrale européenne (BCE) – a même une rémunération légèrement négative. Il faut bien voir que la « nouvelle neutralité » aura des conséquences sur toutes les classes d’actifs, si bien que les marchés obligataires ne sont probablement pas aussi chers qu’ils puissent paraître à de nombreux investisseurs aujourd’hui.

Solvabilité 2 a-t-il déjà des conséquences sur la gestion d’actifs ?

Nous n’avons pas le sentiment que Solvabilité 2 a, pour l’heure, énormément influencé la gestion d’actifs des compagnies d’assurance, même si mettre à zéro la charge en capital associée aux souverains des pays de l’OCDE notés au moins « AA » a nécessairement une incidence implicite. La crise financière, le besoin d’aller chercher de la prime de risque sur des actifs diversifiés : ces tendances lourdes sont à l’oeuvre indépendamment de Solvabilité 2. C’est surtout le modèle de notation de Standard et Poor’s qui influence la gestion des bilans des grandes compagnies, et c’est en fait la seule régulation unique au niveau mondial qui s’applique à toutes les compagnies où qu’elles soient!

« Les grandes compagnies d’assurance tendent à réduire le nombre de gestionnaires d’actifs moyen avec lesquels elles travaillent, pour se concentrer sur un plus petit nombre de partenaires. »

Qu’espérer pour 2014 et 2015 ?

2013 restera comme l’une des pires années en matière de performance obligataire depuis l’existence des statistiques, mais l’une des meilleures pour les actions. Qu’espérer pour 2014 et 2015 ? « Selon les zones géographiques, les points du cycle sont très différents. Certains pays comme les Etats-Unis envisagent une remontée des taux en 2015. D’autres, comme le Japon, poursuivent une politique exceptionnelle d’assouplissement quantitatif. L’Europe devrait rester sur une période de taux bas et pourrait envisager des mesures supplémentaires si l’inflation restait trop faible.

Enfin, les émergents ne se comportent plus comme une classe d’actifs homogène », explique Eve Tournier, responsable chez Pimco de la gestion de portefeuille en matière de crédits paneuropéens. Compte tenu de la croissance molle et de la dette, Pimco table sur des taux directeurs inférieurs à 2% – même si certaines banques centrales vont les augmenter – ce qui contraindra les taux à 10 ans.

« Il existe cependant des opportunités sur certains segments, comme la partie subordonnée du secteur bancaire, la dette hybride d’entreprises, ou encore les étoiles montantes, ces entreprises dont la notation pourrait être relevée de « spéculatif » à « investment grade » », poursuit Eve Tournier.


L’Argus de l’Assurance – Acteurs

Assurance vie : rendement en baisse sur les fonds euros de la Macif

Les contrats d’assurance vie de Mutavie, filiale du groupe Macif, serviront des rendements en légère baisse en 2013. Dans un communiqué daté du 19 décembre 2013, l’assureur fait état de taux en diminution moyenne de 0,15 point par rapport à 2012. Le contrat monosupport Livret Vie offrira un rendement de 2,40% à ses 961.000 souscripteurs contre 2,55% un an plus tôt, tout comme le support en euros du Livret Vie Option. Les contrats Actiplus (monosupport) ainsi que le compartiment en euros du multisupports Actiplus Option délivrent également un rendement en recul, à 3% contre 3,15% en 2012. Enfin, le plan d’épargne retraite populaire (Perp) Actiper propose une performance en retrait par rapport à l’année passée, de 2,80% contre 3% en 2012.

L’assureur précise que les taux sont identiques pour tous les souscripteurs d’un même contrat, respectant ainsi le « principe d’équité cher à Mutavie et à ses valeurs mutualistes ». Toutefois, les nouveaux adhérents bénéficieront de frais de gestion nuls sur les Livrets Vie et Livrets Vie Option en 2014, contre des frais habituellement fixés à 0,60%. Les versements opérés l’an prochain sur les contrats Actiplus, Actiplus Option et Actiper seront quant à eux chargés à un taux promotionnel de 2%, contre 3% pour Actiplus et Actiplus Option, voire 4% pour Actiper en 2013.

Sur les rendements 2013 de l’assurance vie
Assurance vie : Matmut maintient son rendement à 3,40% pour 2013
Assurance vie : rendements en hausse à 3,5% sur les contrats d’APICIL

 


Tout Sur l'Assurance-Vie

Assurance emprunteur : Hamon espère une baisse des prix de 30%

Le ministre délégué à la Consommation Benoît Hamon compte faire baisser les prix de l’assurance emprunteur de 10 à 30% en instaurant plus de concurrence dans ce secteur. Le ministre a déposé un amendement à son projet de loi sur la consommation permettant aux souscripteurs d’une assurance emprunteur de pouvoir choisir librement un autre contrat que celui de leur banque dans l’année qui suit la signature de leur prêt immobilier.

« Actuellement, l’assurance emprunteur peut représenter jusqu’à 30% du capital à rembourser […] cela peut aller jusqu’à 20.000 euros dans certain cas», a déclaré Benoît Hamon sur BFM TV mardi 17 décembre 2013. « Il y avait un manque de mobilité, les conditions de la concurrence n’étaient pas réunies et dans ce cas-là, la concurrence a du bon », a-t-il renchéri, justifiant ainsi sa volonté d’ouvrir l’assurance emprunteur à d’autres acteurs que les banques qui proposent des crédits immobiliers afin de faire baisser les prix.

La démarche est sensiblement la même pour la libre résiliation des contrats d’assurance multirisques habitation, automobile et affinitaire au bout d’un an de souscription. Benoît Hamon s’est d’ailleurs félicité des premiers signes renvoyés par le marché de l’assurance suite à la mise en place de cette libre résiliation : « Je suis très heureux qu’un certain nombre de société d’assurances ait annoncé la baisse des prix de leurs assurances auto pour 2014. »

Le projet de loi Hamon sur la consommation a été adopté en seconde lecture à l’Assemblée nationale dans la nuit du 16 au 17 décembre 2013. Il sera réexaminé au Sénat en début d’année 2014.

 


Tout sur l'assurance

Assurance vie : taux de rendement en baisse chez Axa en 2013

L’assureur Axa a annoncé le 13 novembre 2013 le rendement net du fonds en euros de ses principaux contrats d’assurance vie pour l’année 2013 . Le taux net de frais avant prélèvements sociaux pour les contrats en question (Arpèges, Excelium, Privilège, Figures Libres, Odyssiel, Expantiel, et Optial) est de 2,70% en 2013, soit une baisse de 0,20 point par rapport à l’an dernier (2,90%, soit la moyenne du marché en 2012). Ce rendement servira les fonds en euros de ces contrats qui représente 31 milliards d’euros au 31 octobre 2013.

Le bonus Euro + mis en place par Axa permet au rendement net de passer à 3.30% pour les contrats multi-supports investis en unité de comptes à hauteur de 25% minimum dont l’épargne est d’au moins 50.000 euros. Si seulement un de ces deux critères est respecté, le rendement net passe à 2,90% (avec un apport minimum de 10.000 euros sur l’année 2013 pour les contrats de plus de 50.000 euros).

Comme l’an dernier, Axa est le premier assureur vie à dégainer ses rendements pour 2013. Les taux des autres compagnies et mutuelles d’assurances vont paraître peu à peu jusqu’au printemps 2014.

 


Tout Sur l'Assurance-Vie

L’Assemblée vote la baisse du prix des lunettes pour les plus modestes

assurance-gens-2

Les parlementaires ont adopté vendredi 25 octobre 2013 un amendement gouvernemental au projet de loi de financement de la sécurité sociale 2014 (PLFSS 2014) visant à faire baisser le prix des lunettes pour les personnes aux revenus les plus bas.

Les bénéficiaires de l’aide au paiement d’une assurance complémentaire santé (ACS)* pourront profiter du dispositif de l’encadrement des tarifs optiques, réservé aux prestataires de la CMU complémentaire (CMU-C). Le but est de « limiter leurs dépenses sur ce poste et garantir un meilleur accès aux soins », explique le gouvernement dans un amendement à l’article 45 du budget de la Sécurité sociale pour 2014 voté par les députés.

Cette mesure intervient deux semaines après la publication d’un rapport Santé & Société réalisé par CSA pour Euro Assistance, révélant que près d’un Français sur trois renonce aux soins pour des motifs économiques. Le gouvernement souhaite donc lutter « contre le renoncement » en étendant le dispositif.

Le remboursement des lunettes constitue un « reste à payer » pour l’assuré parmi les plus élevés de la couverture santé en France puisque seul 2% de leur prix est pris en charge par la Sécu. Une défaillance déjà pointée du doigt par la Cour des comptes en septembre dernier. L’UFC-Que Choisir avait estimé en avril 2013 à 205 euros en moyenne le surcoût à la charge de l’assuré pour des lunettes à 470 euros. Selon la ministre de la Santé et des Affaires sociales Marisol Touraine, la dépense en France par habitant s’élève à « 88 euros par an, alors qu’elle n’est que de 54 euros par an en Allemagne, où la filière optique ne se porte pas mal, et de 30 euros en Espagne ».

C’est pourquoi la Caisse Nationale d’assurance maladie, les professionnels du secteur et les complémentaires santés devront s’entendre pour établir des tarifs maximum applicables sur les soins d’optique. « Si cette négociation ne devait pas aboutir, il va de soi que le Gouvernement prendrait ses responsabilités », a tenu à préciser la ministre.

Un tel dispositif existe déjà pour les bénéficiaires de la CMU pour qui le reste à charge des lunettes est plafonné à 22,87 euros la monture et au maximum 26,65 euros par verre. Ainsi ils sont 17% à posséder un « bon équipement optique » contre seulement 11% des bénéficiaires de l’ACS, selon Marisol Touraine.

*L’ACS est accessible pour un an aux personnes percevant des revenus jusqu’à 35% supérieur au seuil d’accès à la CMU-C, soit 875 euros pour un célibataire sans enfants.

 


Tout sur l'assurance