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Assurances : le projet de loi Hamon devant le Sénat

L’examen en seconde lecture du projet de loi sur la Consommation démarre ce lundi 27 janvier 2014 à partir de 16 heures au Sénat. Le texte défendu par le ministre de la Consommation Benoît Hamon comporte un important volet sur les assurances.

 
Il donne la possibilité aux assurés de pouvoir résilier leur contrat automobile, habitation ou « affinitaire » (liée à l’achat d’un bien ou d’un service) à tout moment au bout d’un an et non plus uniquement durant les deux mois précédant la date anniversaire de souscription. Pour l’assurance auto, les consommateurs devront toutefois justifier qu’ils ont contracté une nouvelle police pour pouvoir résilier leur contrat.

En matière d’assurances affinitaires (assurance annulation, extension de garantie, assurance téléphone portable…), les consommateurs pourront résilier dans les 14 jours suivant la souscription leur contrat s’ils se rendent compte que les garanties proposées sont intégrées dans un contrat qu’ils ont déjà souscrit. Les assureurs ne pourront plus mettre fin à un contrat unilatéralement sans en justifier la raison. Les assurés pourront changer d’assurance emprunteur durant la première année de souscription.

Enfin, les mutuelles, institutions de prévoyance et compagnies d’assurances qui proposent des complémentaires santé devront « faire figurer dans les documents de communication à leurs assurés ou destinés à faire leur publicité les conditions de prise en charge, de façon simple et normalisée, chiffrées en euros, pour les frais de soins parmi les plus courants ou pour ceux pour lesquels le reste à charge est le plus important ». Le vote du projet de loi devrait avoir lieu le 29 janvier 2014.

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Assurances santé : les remboursements des « mutuelles » seront plafonnés

Le gouvernement va mettre en place un plafonnement du montant des remboursements des complémentaires dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2014. Le Budget de la Sécu pour 2014, qui sera voté le 29 octobre 2013 à partir de 16 heures à l’Assemblée nationale, prévoit de fixer les conditions de prises en charges, avec un « niveau minimal de prise en charge et un plafond tarifaire », de certaines dépenses de santé comme les « soins dentaires prothétiques » et « certains dispositifs médicaux à usage individuel ». Cet encadrement des remboursements concernera uniquement les contrats dits « solidaires et responsables » qui représentent 98% du marché des complémentaires santé.

Les soins d’optique et les audioprothèses, dont le système de remboursement a récemment été épinglé par la Cour des comptes, pourraient aussi être visés par ce plafonnement. Le gouvernement espère ainsi mettre fin aux « pratiques tarifaires excessives qui contribuent à la dérive des prix de certains soins ». Le plafonnement des remboursements, dont les montants seront fixés par décret, sera mis en place à compter du 1er janvier 2015.

 


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Assurances : les prix en auto et en habitation vont moins augmenter en 2014

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Les assureurs s’adaptent à la baisse du pouvoir d’achat des Français. Après des années de fortes hausses, leurs tarifs en assurances dommages devraient peu progresser l’an prochain, selon Facts & Figures.

Bonne nouvelle pour les assurés : après des années de fortes hausses, les augmentations tarifaires vont ralentir l’année prochaine. Alors que les prix des contrats automobiles progressent de 2% à 3% chaque année depuis trois ans, ils devraient croître au maximum de 2% au 1er janvier 2014, voire même stagner (+ 0%) pour certains, selon la 3ème édition du Baromètre des assurances dommages du cabinet de conseil Facts & Figures présentée le 1er août 2013. La Maif a ouvert le bal en annonçant dès le 15 mai dernier qu’elle gelait ses tarifs auto en 2014.

Du côté des contrats de multirisques habitation (MRH), le phénomène est encore plus marqué. Si les hausses annuelles dépassaient les 5% ces dernières années, le relèvement des prix devrait se limiter à 3% l’an prochain, toujours d’après Facts & Figures. Les assureurs ont retrouvé, il est vrai, une certaine souplesse financière. La bataille des prix (notamment en automobile), engagée au début de la décennie, a fortement pesé sur les marges. A tel point que les assureurs ont dû se résoudre, à partir de 2010, à augmenter sensiblement leurs tarifs.

Retour à la normale

De 2011 à 2013, le montant des primes des assurances auto a ainsi progressé au total de 8,5%, soit 2,7 points de plus que l’inflation. Pire : le taux moyen en MRH a atteint + 17% sur cette période. C’est-à-dire 11,2 points de plus que la hausse des prix à la consommation ! L’envolée de la sinistralité explique en grande partie ces importantes augmentations tarifaires en habitation. Or, « mis à part quelques inondations, il n’y a pas eu d’évènements climatiques majeurs ces derniers mois », constate Cyrille Chartier-Kastler, président-fondateur de Facts & Figures.

Reste que si les assureurs ont décidé de moins augmenter leurs prix en 2014, c’est également parce qu’ils n’ont guère… le choix. « Les consommateurs ne supportent plus les hausses tarifaires », estime Cyrille Chartier-Kastler. Ces augmentations sont d’autant plus mal vécues que les assurances sont considérées comme des dépenses contraintes. Surtout, « compte tenu de la modération salariale et des hausses d’impôts, les Français ont perdu en pouvoir d’achat », souligne le consultant. Avec des primes moyennes de 358 euros pour les contrats auto et de 228 euros en MRH, les assurances ne sont pas sans incidence sur le budget des ménages.

Axa toujours en tête

Du coup, les Français ont pris l’habitude de comparer les prix sur Internet. D’ailleurs, les hausses tarifaires affichées ne reflèteraient pas la réalité. « Les consommateurs n’hésitent plus à résilier ou à renégocier les prix de leur contrat à la baisse », constate Cyrille Chartier-Kastler. D’autant que les assureurs ne sont pas fermés à la discussion. Après avoir privilégié la rentabilité en augmentant les tarifs et en sélectionnant les risques, ils ont pris conscience de la nécessité de maintenir un certain volume de contrats.

Pour l’instant, la composition du marché français de l’assurance dommages n’a pas changé. Axa demeure le leader incontesté avec près de 18% de parts de marché. Suit le groupe Covéa qui englobe les mutuelles MMA, Maaf et GMF avec 16,6% de parts de marché. Groupama se situe en troisième position (11,8% de PDM) sur un marché estimé par Facts & Figures à près de 47 milliards d’euros.

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Les facteurs, des futurs experts en assurances ?

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Face à la dégringolade du nombre de courriers, La Poste souhaiterait que ses 90.000 facteurs se muent en expert en assurances. Profitant de leur position de confiance privilégiée avec les particuliers, ils pourraient constater les dégâts des eaux et autres sinistres.

C’est le quotidien Le Monde qui l’a révélé le 17 juillet. La Poste serait en pleine mutation et cherche des moyens de conserver un maximum d’emplois. Face à la chute du courrier (- 6% par an environ), préserver les postes de l’opérateur public, notamment les 90.000 facteurs, passe par une reconversion des activités. En plus de leurs fonctions habituelles, les postiers seraient ainsi habilités à constater des sinistres, comme des dégâts des eaux. Equipés de smartphones, ils pourraient prendre des photographies et recueillir les témoignages des victimes pour le compte d’assureurs partenaires.

Selon Le Monde, l’initiative sera testée à l’automne prochain dans le département de la Seine-et-Marne. Le projet porte déjà un nom, « Digishoot », soit l’appellation de l’application développée pour les smartphones. Cette technologie permettra aux postiers de saisir des photos horodatées, géolocalisées et certifiées. Les facteurs qui passent chez l’habitant 6 jours sur 7, pourront également profiter de leur tournées pour photographier et répertorier les dégâts sur la voirie ou des trous dans la chaussée pour le compte des municipalités.

Cité par le quotidien du soir, Nicolas Routier, directeur général de l’activité courrier à La Poste, estime que la position privilégiée des facteurs permettra un traitement plus rapide « pour les assurés qui n’auront pas à attendre que passe l’expert, ce sera moins coûteux pour les assureurs », avant d’ajouter que « c’est un service pour lequel La Poste et les facteurs, qui inspirent la confiance, sont totalement légitimes ».

Quelque 9.400 facteurs sont déjà équipés de smartphones à des fins professionnelles. Selon Nicolas Routier, « pas un ne voudrait le rendre. Ils se sont totalement approprié l’outil et ont compris que c’était une source d’innovations ». Le déploiement des téléphones portables « intelligents » auprès des postiers devrait arriver à terme « fin 2015, au plus tard ».

Pour La Poste, il s’agit d’une révolution numérique qui s’inscrit dans un plan stratégique pour aller vers une mutation totale de l’entreprise. A l’avenir, la société souhaite recentrer davantage ses activités sur la banque et les services à la personne. Selon le quotidien du soir, l’entreprise ne compterait plus sur le courrier pour développer son chiffre d’affaires à l’horizon 2018.

Cette nouvelle expertise en assurance passera par des partenariats avec des compagnies d’assurances. Le Monde évoque des accords avec MMA. Contactée par Toutsurlassurance.com, la mutuelle d’assurance nie tout contact avec La Poste. « Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour, d’ailleurs nous n’avons aucun contact avec La Poste », affirme le service presse de MMA.

Sur l’actualité de l’assurance habitation
La résiliation à tout moment des assurances auto et habitation présentée au Sénat le 23 juillet

 


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Assurances : la résiliation à tout moment des contrats en discussion

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Le débat sur le projet de loi de Consommation s’est ouvert lundi 24 juin 2013 en fin d’après-midi à l’Assemblée. L’une de ses mesures phares consiste à donner aux assurés la possibilité de résilier à n’importe quel moment leur contrat d’assurance après une durée minimum d’un an.

Le projet de loi de Consommation vise à « rééquilibrer les relations économiques (…) entre consommateurs et entreprises », a déclaré dans l’Hémicycle le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici en préambule de l’examen de ce texte. En matière d’assurance, le renforcement des pouvoirs des consommateurs se matérialise dans ce texte par un article autorisant « la résiliation infra-annuelle des contrats d’assurance multirisques habitation et responsabilité civile automobile », c’est-à-dire donnant à l’assuré la possibilité de stopper à tout moment, une fois leur première année écoulée, ces contrats d’assurance tacitement reconductibles.

Les mutuelles santé non concernées

En plus des contrats MRH (multirisques habitation) et auto, l’ensemble des contrats d’assurance affinitaires (téléphone, voyages, extension de garantie) seront également résiliables à tout moment, un amendement en ce sens ayant été ajouté en commission des Affaires économiques. En revanche, les complémentaires santé demeurent exclus du champs de ce texte. A juste titre selon le député (PS) du Doubs, Frédéric Barbier, qui a expliqué à son tour que « les besoins des assurés santé varient en fonction de l’âge » mais que « les prix sont établis grâce à la mutualisation des populations. Une plus grande mobilité pourrait remettre en cause ce modèle économique et fragiliser à terme l’assuré », a-t-il argumenté. En revanche, ces contrats devront se présenter sous une présentation uniforme, propose un autre article de ce texte.

« Les prix ont augmenté indifféremment de cette mesure »

Cette disposition doit globalement dynamiser la concurrence du secteur en renforçant la mobilité des assurés. Elle a évidemment provoqué la colère des professionnels du monde de l’assurance, dont certains ont fait valoir qu’elle pourrait entrainer paradoxalement une hausse des tarifs. Un argument irrecevable pour le rapporteur du texte, le député (PS) de Seine-Saint-Denis, Razzy Hammadi. « Ces dernières années, les prix ont augmenté indifféremment de cette mesure. Dans de nombreux domaines, notamment l’habitation, la hausse des tarifs a été deux à trois fois supérieure à l’inflation », a-t-il fait remarquer juste avant l’ouverture des débats. « Un seul élément doit justifier les prix : la sinistralité. Or, elle baisse par exemple en automobile », a-t-il rappelé.

Les avantages des assureurs remis en cause

Dans l’Hémicycle, le ministre délégué à la Consommation, Benoit Hamon, s’est montré ferme envers les lobbys de l’assurance. « Cette mesure, (…) suscite quelques réactions d’acteurs économiques courroucés à l’idée de redéfinir les règles du jeu », a-t-il déclaré. « Alors que la situation financière des grands assureurs est, disons-le honnêtement, confortable, les primes d’assurance multirisques habitation ont augmenté deux fois plus vite que l’inflation sur quinze ans, et trois fois plus vite sur ces trois dernières années », a attaqué l’ancien porte-parole du Parti Socialiste. « J’ai vu et entendu les arguments de la coalition d’intérêts privés qui conteste cette mesure. Elle est dans son droit le plus légitime. Mais si la coalition, aussi nerveuse que large, s’exprime, c’est que nous touchons là à des avantages qu’il fallait remettre en cause ».

Les débats doivent se poursuivre à l’Assemblée nationale pendant une semaine, avec une adoption définitive prévue le vendredi 28 juin 2013.

 


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