Assurance : la hausse des sinistres va-t-elle entraîner celle des prix ?

L’augmentation constante du nombre de sinistres et donc du coût des indemnisations depuis plusieurs années pourraient entraîner une hausse des primes des contrats d’assurance auto et multirisque habitation (MRH).

L’augmentation des primes d’assurances est-elle inévitable ? Les chiffres du dernier bilan de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), publiés le 25 juin 2014, ont en tout cas de quoi alarmer : 14,2 millions de sinistres en assurances dommages ont été constatés en 2013, contre 14 millions en 2012. Cela représente 40.000 sinistres par jour. La FFSA admet que le besoin de protection des Français contre les dommages augmente, il est par conséquent logique d’envisager une prochaine hausse des primes d’assurances.

Outre cet accroissement significatif du nombre global de sinistres, le détail des chiffres de la FFSA est tout aussi préoccupant. Le nombre de dommages corporels dans dossiers d’assurance automobile est en augmentation de 9,3% depuis le début de l’année 2014. Un chiffre à relier à la vive remontée de la mortalité routière et du nombre de blessés hospitalisés constatés de janvier à mai 2014 par la Sécurité routière. Bernard Spitz, président de la FFSA, attribue ces mauvais chiffres « au beau temps » qui entraîne une hausse des kilométrages parcourus. La forte inflation du coût moyen des dommages corporels entre 2009 et 2013 est également inquiétante. Celle-ci a atteint plus de 6% l’année dernière, selon les assureurs.

Intempéries : 2,5 milliards d’euros d’indemnisation sur un an

En matière d’assurance multirisque habitation, ce sont près de 400.000 cambriolages qui ont été déclarés par les assurés en 2013, ce qui représente une hausse de 50% depuis le début de la crise (2008). De manière plus générale, la fréquence des vols parmi les sinistres de MRH est en constante augmentation depuis 2009. En 2013, on recensait plus de 10 vols pour 1.000 contrats de MRH.

Pour ce qui est des aléas climatiques et des catastrophes naturelles, le coût des indemnisations s’est élevé à 2,5 milliards d’euros entre juin 2013 et juin 2014 alors que la moyenne annuelle sur les deux dernières décennies était de 1,5 milliard d’euros. Les impressionnantes chutes de grêle qui ont frappé la France entre le 7 et le 10 juin 2014 ont bien évidemment plombé les statistiques car la facture pour les assureurs se situe entre 800 et 900 millions d’euros.

 La sinistralité représente près de 36 milliards d’euros en 2013, soit une hausse de 2,3% par rapport à 2012. La tendance est encore à la hausse pour le début de l’année 2014. Historiquement, la hausse de la sinistralité est le principal argument avancé par les assureurs pour justifier la hausse des tarifs.